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05/04/2010

Débacle au MoDem, les militants réclament la tête de Bayrou : info ou intox ?

Dimanche 4 avril 2010, France5, C Politique. Très intéressant reportage (à voir à la fin du billet). A plus d'un titre. Après celui de "C dans l'air" du 30 mars, France5 se surpasse (à voir aussi à la fin du billet) !

Que voit-on ?

"La révolte gronde au MoDem, les militants veulent la tête de Bayrou !" Waouh, j'm'en vais faire un reportage là d'ssus, c'est du scoop mon coco, ça va buzzer fort !

En effet, Rémy Daillet-Wiedemann a appelé, sur son site, via la blogosphère et par email, tous les militants MoDem de France et de Navarre qui soutiennent sa démarche (démission de l'exécutif, Congrès refondateur et variantes), à venir manifester à l'entrée du Conseil National, devant la presse.

an+.jpgBon, je dois dire que je le connais un peu, Rémy. Au début du MoDem, il avait un site perso qui s'appelait "Observatoire Démocrate" où il disait ce qui était démocrate et ce qui ne l'était pas. Déjà, je me disais : quand on est tout seul, on devrait se dire "observateur" plutôt qu' "observatoire". Bon, aujourd'hui, il a un site perso qui s'appelle "nouveau mouvement démocrate". Logique. Fin de parenthèse.

Total ? 6 ou 7 militants et une pauvre pancarte pour accueillir Bayrou et les conseillers nationaux.

Ce n'est pas une révolte, Sire, c'est la Révolution !

 

Bon, c'est mort notre reportage, non ?

Non, attends ! Le Rémy, il a dit sur son site que le Conseil National serait houleux et qu'il ferait une déclaration ! Ok, on attend... Tiens, le rev'là ! Alors ?

- Ben, j'ai été viré de la salle...

- Ah ouais ? Par Bayrou l'autocrate himself manu militari ?

- Non, non, je suis sorti de mon plein gré !

- Euh, t'as été viré... de ton plein gré, donc, c'est ça ? Bon, et alors, devant cet acte d'autoritarisme ignoble, combien de conseillers nationaux parmi les 150 à 200 présents, élus par les adhérents du MoDem, ont quitté la salle à ta suite par solidarité et pour crier au peuple l'odieux de la situation ?

- 0. Zéro.

- Ah ouais. Bayrou c'est un vrai tyran quand même. Ils sont tous sous emprise, c'est dingue ! (ou alors c'est toi, t'y as pensé ?)

- Non, mais le problème du MoDem et de Bayrou, c'est que quand t'es tout seul à pas être d'accord, et ben t'es tout seul. C'est pas normal. C'est pas démocratique.

gissinger3.jpgMouais. Bon. 6 ou 7 militants. 0 conseillers nationaux. Enfin un. Quoique plus pour longtemps. Pour un parti qui a présenté pas loin de 1900 candidats dans toute la France, ça fait pas lourd. Bref. C'est mort notre reportage, non ? Bon, dis Rémy, t'as pas des potes quelque part quand même ?

- Si ! Ca tombe bien, on fait justement un congrès fondateur sur le divan là-bas... Et puis une AG dans le troquet plus loin...

julliard3.jpgOh, ça alors ! Eric Julliard ! Un des rares à avoir voté contre Bayrou et contre les statuts à Villepinte en 2007 parce qu'ils-n'étaient-pas-comme-il-voulait-lui ! Celui-là même qui a juré la perte de Bayrou dès le lendemain (sous pseudo) et qui n'a eu de cesse depuis d'essayer d'instrumentaliser un maximum d'adhérents, d'envoyer des huissiers au siège et j'en passe ? Lui-même. Celui qui avoue enfin au grand jour qu'il ne cherche qu'à tuer Bayrou politiquement (chacun sa raison de vivre) !

chr3.jpgEt ben dites donc ! Depuis 3 ans ? Quelle abnégation ! Quelle constance ! Mais comment tient-il tout seul, avec ses dizaines de milliers de militants à nourrir contre la police politique surarmée du gourou Bayrou ? Il doit avoir des soutiens, non ?

 

Mais j'y pense... toute cette foule immense de contestataires... j'ai l'impression de les avoir déjà vus quelque part, pas vous ?

Ca y est, je sais ! Sur le site de Terre Démocrate, l'association montée par Corinne Lepage en octobre 2009, lorsqu'elle a lâché les Commissions du MoDem et qu'elle a choisi ses alliances avec Europe-Ecologie contre les candidats MoDem, sur ce site il y a une petite vidéo très instructive aussi (extrait en fin de billet)! C'est une réunion des cadres.

Vous les reconnaissez ?

cretcg3.jpg

cretej+3.jpg
Donc, si je comprends bien, lorsque les journalistes de "C dans l'air" et de "C Politique" veulent se faire une opinion sur ce qui se passe au MoDem après les régionales et le lâchage de Corinne Lepage, ils vont demander aux adeptes et suiveurs de Corinne Lepage. Comme ça, c'est bien objectif.

 

Bravo France5 et merci Corinne !

 

Minable.

 

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C dans l'air du 30 mars 2010

 

C Politique du 4 avril 2010

 

Terre Démocrate, réunion du 12 décembre 2009



28/03/2010

Conseil National, conférence de presse (bonus tracks)

Pour se faire une idée plus juste de ce qui est ressorti du Conseil National du 27 mars. Pour ceux qui préfèrent l'original aux comptes rendus "impartiaux" lus sur la blogosphère ou dans la p(a)resse... Analyse de la défaite, positionnement politique, avenir du Mouvement...

08/02/2010

Stratégie régionale : l’étrange argument de Corinne Lepage…

lepage.jpgA quoi joue donc Corinne Lepage ? Voilà deux nouvelles interviews au cours desquelles elle affirme et confirme son désaccord avec la stratégie d'indépendance au 1er tour du MoDem, choix qu'elle attribue à François Bayrou, et plaide pour une alliance immédiate avec Europe-Ecologie.

Elle a raison et elle se trompe. Prôner une alliance Démocrate-Ecologiste ne manque effectivement pas d'ambition et un tel attelage bouleverserait véritablement, en profondeur et durablement notre paysage politique, mais elle se trompe lorsqu'elle reproche à François Bayrou le refus de cette stratégie et le soi-disant repli sur soi des démocrates. Précisément parce que celui-ci a été le premier à tendre la main aux écologistes.

Sauf mauvaise foi de sa part, Corinne Lepage a raté un épisode, le voici :

Samedi 10 octobre 2009, « dans un entretien au Monde, le président du MoDem se déclarait en effet «ouvert» à des accords avec les Verts «dans certaines régions». «Le choix que j'ai fait depuis longtemps, c'est celui du rassemblement. Être soi-même, et en même temps dépasser les frontières», répondait-il.

Mais dès le lundi suivant, la direction des Verts opposait une fin de non-recevoir. Sur le papier, pourtant, des accords avec le MoDem leur permettraient d'espérer passer devant le PS dans vingt régions sur vingt-deux. Notamment en Ile-de-France, où leur secrétaire nationale, Cécile Duflot, défie le président socialiste sortant Jean-Paul Huchon.

Franck Laval, porte-parole de l'association des Amis d'Europe Écologie, présidée par Gabriel Cohn-Bendit (frère de Daniel), regrettait l'attitude des Verts, composante principale de ce regroupement des écologistes. «Nous sommes pour le rassemblement le plus large, de Chantal Jouanno à José Bové en passant par François Bayrou», dit-il.

Délégué national du MoDem et ex-adhérent des Verts, Christophe Madrolle ne dit pas autre chose. «J'ai dit à Jean-Vincent Placé que ce serait stupide et irresponsable politiquement que les Verts se referment sur eux-mêmes au vu des enjeux actuels. Si on veut créer des majorités régionales, ça passe par des alliances, pas par des replis sectaires», raconte ce proche de Bennahmias. Un «repli sectaire» des Verts serait d'autant plus absurde, selon lui, que, sur le terrain, les points de convergence entre écolos et centristes existent. Il cite des combats communs, par exemple ceux contre la construction du troisième aéroport de Nantes, le tracé de la ligne grande vitesse en Paca, ou la percée alpine.

Joint ce même lundi 12 octobre par Le Figaro, François Bayrou justifiait toujours sa main tendue aux Verts. «Il y a des régions où on voit bien qu'une addition de forces pourrait changer le rapport de force. Or, il y a des écologistes de qui nous sommes très proches», confiait-il. »

Même Daniel Cohn-Bendit reprochait à la direction des Verts le refus de la main tendue de François Bayrou.

Donc, ce sont bien les Verts qui n'ont pas voulu d'alliance Modem/Europe-Ecologie, et non François Bayrou.

Et quelques jours plus tard, le 24 octobre 2009, prenant acte du refus des Verts, le Conseil National du MoDem validait la dernière stratégie possible : des listes investies au premier tour dans toutes les régions.

Tout ce qui intéresse les Verts, depuis, c'est de débaucher sur leurs listes, à la méthode « ouverture sarkoziste » des Modems de préférence Cap21 aux dents longues et ceci avec la bénédiction avouée de Corinne Lepage, laquelle, d'ailleurs, s'assoit allègrement sur nos statuts et les votes de nos instances et militants quand ça l'arrange... 

Pourquoi Corinne Lepage fustige-t-elle François Bayrou et un MoDem ouverts et non le sectarisme des Verts ? Pense-t-elle ainsi contribuer au meilleur succès de nos candidats ? Qui parle de « stratégie désastreuse » ?

En attendant, les listes du MoDem s'ouvrent et rassemblent les écologistes de Génération Ecologie et du Mouvement Ecologiste Indépendant. Et c'est tant mieux.

01/05/2009

François Bayrou au JT de France2

28/09/2008

Merci !

18/09/2008

Ensemble pour un Paris Démocrate

profession_de_foi.png

Je soutiens les listes du collectif Ensemble pour un Paris Démocrate avec Marielle de Sarnez

03/07/2008

Une seule contribution, celle de François Bayrou : et alors ?

Il existe une planète habitée en dehors du MoDem et c’est pour ses habitants que nous nous sommes engagés.

Il faut sortir des débats stériles « modemocentrés ». Il ne s'est jamais véritablement agit, à l’occasion de cette consultation, d'une quelconque remise en question ou clarification stratégique interne, à destination des adhérents, mais belle et bien d'une opération de communication externe, à destination des français, communication médiatisée très importante pour notre mouvement.

Personne n'a jamais douté, en interne, que la motion d'indépendance de Bayrou puisse ne pas obtenir une majorité, quelles que soient ses rivales, sur la stratégie pour Cornillet, sur le registre de la parodie monomaniaque pour Julliard.

Cornillet a choisi de ne pas déposer la sienne ? C'était la meilleure chose à faire pour lui : éviter le camouflet, et tenter de décrédibiliser le résultat. Il ne faut absolument pas s’étonner de ce choix tactique.

Julliard a choisi de déposer la sienne pour la simple raison qu’il n’a pas voté Bayrou pour la présidence du Mouvement (125 démocrates) et a annoncé qu’il ne votera pas Bayrou en 2012 (commentaire #50, @ pascal #49). Pour ne pas voter la motion Bayrou, il était donc obligé d’en déposer une personnellement, doublon ridicule puisque défendant aussi l’indépendance, avec le seul risque de diviser les soutiens de celle-ci au bénéfice de la motion Cornillet. Vanitas vanitatum… Cette motion n’est finalement pas retenue pour vice de forme augmenté du retrait d’au moins deux signatures de Conseillers Nationaux dont le soutien aurait été obtenu abusivement selon eux.

Dans cette situation, la consultation doit-elle être maintenue ? Plus que jamais ! La seule façon de rendre son résultat crédible, c’est le plébiscite, non pas en pourcentage du résultat, forcément, mais en terme de participation : le PS, l’UMP, les médias nous observent, et les français n’attendent que de nous entendre, unis.

Nous devons affirmer notre stratégie d’indépendance, haut et fort, à cette occasion et aux cotés de Bayrou, faire ainsi définitivement taire les critiques d’illisibilité dont nous avons été les cibles ces derniers mois et répondre aux interrogations suscitées par les attitudes des uns et des autres au cours des municipales. L’indépendance, c’est la liberté du choix de l’autonomie ou de l’alliance sans exclusive, dans l’intérêt des français et au-delà, en conformité avec le projet original de société que nous portons.

Toutes les voix compteront. Nos opposants, aussi bien en interne qu’en externe, auront tôt fait de s’approprier celles qui manquent.

Bon vote.

27/03/2008

MoDem : que nous révèle le « buzz du découragement » ? Une analyse pertinente de Fotini Sidéris-Bach

"L'article du Monde daté du 27 mars ("sur internet, les blogueurs écrivent leur désarroi après le revers du MoDem") qui relaie certaines expressions de désarroi de militants de la blogosphère MoDem, témoigne d'un travers de notre mouvement : une forte propension à générer successivement et de manière disproportionnée de l'enthousiasme puis du découragement, par un phénomène d'entraînement collectif qu'on pourrait assimiler à du buzz.

Nous avons effectivement assisté au cours de la campagne présidentielle à l'essor d'un mouvement politique nouveau, notamment porté par un meilleur accès à l'information des citoyens grâce à l'internet. Ce mouvement s'est depuis paradoxalement livré de fait au dénigrement involontaire, mais certain, de ce même idéal démocratique et citoyen au nom duquel il s'était organisé en structure politique.

Comment cela est-il possible ? Tout simplement parce que nous exprimons sur la blogosphère MoDem ce qui est au coeur de nos contradictions de militants et de citoyens.

Nous suivons un idéal démocratique revisité par la société du savoir et des nouvelles technologies, qui consiste à prôner la libre expression de tout un chacun via l'internet (cet outil libérateur d'énergies citoyennes) et sa contribution libre à la construction d'un mouvement qui se voudrait par conséquent différent des partis classiques (grâce à une information circulant de manière transversale).

Comme chacun se sent co-responsable de ce bien collectif qu'est le MoDem, les frontières entre élus et électeurs internes du MoDem se trouvent complètement biaisées, redistribuées de manière inédite : plus de légitimité des élus s'ils ne correspondent pas aux attentes d'écoute démocratique permanente des militants et plus de militants s'ils ne sont pas reconnus comme des décideurs à part entière aux côtés des élus (grâce notamment à une communication qui se veut non-hiérarchique).

Parallèlement à cela, nous prônons la responsabilisation du citoyen, la défense de valeurs que nous voulons pérennes et un engagement pragmatique et volontaire pour affronter les défis à l'échelle du parti, de la société française et de l'humanité.

Mais dans les faits, ces fortes attentes se heurtent au principe de réalité, faisant finalement d'une bonne partie de cette blogosphère MoDem (pourtant minoritaire par rapport au nombre des adhérents), un miroir grossissant de nos insuffisances : 

Un maximalisme qui provoque le défaitisme

Nous voulons dépasser les clivages traditionnels dans un élan de solidarité nationale ("la France de toutes nos forces")  mais nous éprouvons un malaise destructeur dès que ce dépassement ne se fait pas dans une victoire éclatante, immédiate, ce qui nous ramène in fine à une conception guerrière de la politique.

Si le but ultime d'un combat électoral est bien de gagner pour pouvoir peser (seule la victoire pouvant assurer la promotion des idées par le maillage des élus ou le contrôle des leviers du pouvoir), l'ampleur démesurée que prend notre déception post-électorale (aux législatives et aux municipales) prouve que nous ne concevons notre identité actuelle en construction que dans notre opposition à d'autres et non par rapport à nos propres valeurs, renforçant ainsi ce positionnement même de "ni-ni" politicien que nous combattons pourtant vivement quand il nous est reproché par nos adversaires ou les medias.

Cela ne serait pas dérangeant si nous faisions preuve de plus de patience et d'indulgence face aux imperfections d'un mouvement récent, dont la doctrine politique et les modalités d'action sont encore à définir. Le problème est que le résultat de cette impatience est une versatilité qui nuit à l'action, à la projection sur le moyen et le long terme.

Une parole qui remplace l'action

Nous réclamons la démocratie en interne, mais les principes de cette démocratie étant portés, dans un parti en construction, à la fois par chacun de nous (c'est à dire partout) et par un centre de décision introuvable car encore faible ou contesté (donc nulle part), nous ne pouvons finalement faire confiance qu'à nous-mêmes et à ceux qui partagent nos opinions le temps d'une campagne ou d'un échange ponctuel de points de vue.

Ces échanges d'opinions en deviennent par conséquent souvent plus précieux que l'action, car la parole ne précède ou n'accompagne plus vraiment l'action (qui devrait être le but même du combat politique) mais finit par la remplacer comme source d'identité et de positionnement. Or seule l'action peut permettre l'affirmation véritable de l'identité et des valeurs d'un groupe.

Des repères collectifs incertains

Nous recherchons éperdument des repères collectifs, une idée du collectif dans laquelle notre individualisme trouverait une justification noble, puisque mise au service d'un idéal commun. Mais au fond de nous-mêmes, nous doutons de tout, et surtout du lien qui nous lie à d'autres dans un contrat d'association pourtant librement consenti, matérialisé par notre carte d'adhérent. Ce lien nous le brisons aussi facilement que d'autres contrats d'association au sein de la société dès lors qu'il n'est plus au service de notre épanouissement personnel, de l'idée souvent très noble que nous nous faisons des modalités et de la finalité de notre action (refus des compromis dégradants…), et donc de notre personne.

Il est vrai que, plutôt que de nous offrir le confort de repères bien définis, le positionnement nouveau que nous avons choisi nous force à évoluer dans une situation inconfortable faite  d'incertitudes, de tâtonnements, d'échecs… or nous craignons plus que tout cette liberté nouvelle car elle est dure à assumer.

Une conception paradoxale du leadership et de la hiérarchie

Bien qu'à la poursuite d'un idéal démocratique, nous voulons nous reposer sur un leader fort, fiable, en qui avoir confiance, mais nous nous détournons de lui dès lors qu'il n'incarne plus cet idéal absolu d'homme dominant la situation car omniscient et omnipotent, capable de mener ses troupes au combat et à la victoire tout en respectant des idéaux nobles (pourtant parfois contraires à l'efficacité de son action de commandant de troupes).

Parallèlement, dès que ce leader assume d'une manière ou d'une autre son rôle nous crions au déni de démocratie (il se détache du lot en assumant seul des décisions) et dénonçons la quête d'une ambition personnelle.

Cette contradiction vaut par extension pour toute forme de leadership au sein du MoDem, étant par ailleurs renforcée par le débat cadres UDF contre militants MoDem, anciens contre nouveaux... Ce débat se décline parfois de manière démagogique en un clivage entre dirigeants détenteurs du savoir et soupçonnés de ne pas vouloir le partager (car "le savoir c'est le pouvoir") et la masse des militants se considérant (souvent à juste titre) maintenue volontairement dans l'ignorance des décisions alors qu'elle se considère co-responsable du MoDem.

Cette dérive démagogique se retrouve dans les arguments de certains représentants ambitieux de la jeune génération, désireux de s'affirmer comme un recours face à la hiérarchie en brandissant la défense des militants, des adhérents de base MoDem contre le sommet hérité de la vieille UDF (dont ils font d'ailleurs paradoxalement parfois partie, étant issus pour certains de ses rangs).

Le refus des contraintes de l'action militante

Nous prônons le respect, la formation du militant et par extension l'éducation de nos concitoyens (auxquels nous voulons d'ailleurs ouvrir les yeux) comme la voie susceptible d'amener à la responsabilisation du citoyen, seule garante d'une société équilibrée, où les décisions seraient prises avec lucidité et courage. Nous tendons cependant à mépriser ceux qui, au sein du MoDem, n'ont pas, à nos yeux, atteint ce "haut degré de conscience citoyenne",   conscience que nous assimilons plus souvent à une forme de critique maximaliste suffisante (nous jugeons sans ménagements le réel par rapport à un idéal), qu'à une lucidité assumée mais bienveillante, donc sereine, par rapport à la réalité.

Nous ne voulons ainsi en aucun cas être assimilés à ceux qui se contentent d'être de simples militants actifs sur le terrain, apportant modestement mais avec constance leur contribution à l'élaboration du projet de leur parti et respectant les principes de hiérarchie et de discipline de parti comme condition indispensable pour atteindre la victoire (l'action étant bien le but ultime de la politique). Or le militantisme politique, s'il n'exclue pas, loin de là, l'indépendance d'esprit et le débat, pose cependant comme pré-requis les principes de rigueur, d'esprit d'équipe et de discipline pour atteindre l'objectif d'une action efficace. C'est malheureusement une forme de conscience que nous ne voulons pas admettre comme telle, la jugeant servile, alors qu'elle exprime un choix véritable.

Conclusion : un phénomène de décantation somme toute naturel

En guise de conclusion, je souhaiterais dire que nous participons à un mouvement encore en construction, et que s'il est bien sûr plus qu'important de participer aux débats d'idées, à la définition des principes qui présideront à notre action, à la dénonciation des écarts entre les actes et les paroles, il n'est cependant en aucun cas légitime de considérer que le but premier d'un parti politique est de permettre l'épanouissement, dans un régime de transparence démocratique totale, des citoyens qui le composent.

Son but premier est de promouvoir par l'action politique externe (élections) les conditions économiques, sociales, matérielles d'un mieux-être pour nos concitoyens, définies dans un programme électoral.

C'est pour cela même que nous nous sommes engagés en politique, en toute connaissance de cause. Ce choix implique d'être cohérents et constants dans notre action, quelles que soient les difficultés, désaccords, doutes rencontrés.  Il implique par conséquent la responsabilité des militants et non le spectacle désolant de leur versatilité. C'est pourtant cette même versatilité que nous reprochons à nos concitoyens, qui brûlent le lendemain ce qu'ils vénéraient la veille.

En définitive, je dirais que le buzz que nous constatons n'est pour beaucoup que le résultat naturel de la décantation de toutes ces énergies disparates réveillées par l'éclatante campagne de François Bayrou aux présidentielles, et qui découvrent, pour beaucoup d'entre-elles, l'écart naturel entre la soif d'idéal (plus facilement exprimable et donc amplifiée sur internet) et la réalité aride de l'action politique. C'est à chacun de nous de faire le choix le plus cohérent avec sa conscience de citoyen militant ou de citoyen tout court. La balle est définitivement dans notre camp."

[source]

14/03/2008

Apothicaire et demi

Nombreux sont ceux qui commentent sévèrement la publication par le siège d'une moyenne des résultats de nos listes de près de 16% au premier tour des élections municipales. Pourtant... 

G... : "Plusieurs l'ont constaté précédemment : pas 16 ni 15%, mais à peine 12% sur ce tableau prétendument officiel, les erreurs de calcul grossières ont été commises, la moyenne des pourcentages réalisés n'a jamais fait le résultat moyen ! De plus, les plus gros scores sont réalisés par des listes "divers droite" ou "majorité-centristes" qui sont souvent partis au NOUVEAU CENTRE ! Rien ne sert de se gausser de résultats trafiqués, ou bien oublions l'idée d'une charte éthique !

Le calcul du résultat réel (source ministère intérieur) avec les mêmes communes donne : 674.000 voix sur 5.531.000 suffrages exprimés, soit 12,19% (tableau complet ici )

Sans les "divers droite" et "majorité centristes", le total est 522.000 voix sur 5.053.000 suffrages exprimés, soit 10,32% (tableau restreint )

Ces erreurs grossières ne servent personne, car nous avons besoin d'analyses réalistes de la situation !"

Vous faites une double erreur :

La première est de penser que l’on vous manipule. Vous dites : « la moyenne des pourcentages réalisés n'a jamais fait le résultat moyen ! ». Mais personne ne dit le contraire ! Lorsque l’on dit que la moyenne des résultats de nos listes est de X% (votre objection sur le contenu de la liste est recevable, mais c’est un autre problème), on dit la stricte vérité.

Que vous soyez tentée d’interpréter ce chiffre autrement est votre problème. Que vous soyez tentée d’interpréter ce chiffre comme le pourcentage en voix de la somme des suffrages portés sur nos listes sur la somme des suffrages exprimés sur ces villes, c’est votre problème. C’est d’autant plus votre seul problème que ce pourcentage dont vous revendiquez par ailleurs un calcul très juste ne présente, lui, aucun intérêt statistique et c’est là votre deuxième erreur.

Cette deuxième erreur est une erreur logique : vous additionnez des chiffres qui ne s’additionnent pas. Lorsque vous faites une étude d’opinion, la première des règles exige de poser à l’ensemble du panel strictement la même question. Ce qui n’est pas ici le cas. Parce qu’il s’agit précisément d’une élection locale, et qu’à ce titre, les réalités et enjeux de chaque scrutins sont dissociés, et que celles et ceux des villes plus peuplées n’ont pas une valeur intrinsèque supérieure à celles et ceux des villes moins peuplées.

Je vous donne un exemple : nous demandons aux habitants de la capitale A s’ils préfèrent les fraises aux courgettes, aux habitants du village B s’ils préfèrent la mangue aux pommes de terre, aux habitants de la bourgade C s’ils préfèrent la poire au poireau, et ainsi de suite, la banane à la tomate, l’ananas aux carottes, etc… Que penseriez-vous d’une étude qui conclurait de ces questionnaires que X% des français préfèrent les fruits aux légumes ou le sucré au salé ? Ne serait-ce pas quelque peu hasardeux ?

Donc la seule opération qui intègre les réalités et enjeux locaux est celle de la moyenne des résultats. Par contre, comme je l’ai dit ailleurs, à nous de ne pas les interpréter autrement et d’en tirer des conclusions erronées ou fantasmatiques du type : nous ferions le même pourcentage sur un scrutin national, ou la stratégie de listes indépendantes est un succès partout.

Reste qu’à mon sens, même 12,74% (en référence à votre calcul) est une moyenne très probante et encourageante.

G... : "Avec des raisonnements de jésuites, on comprend mieux la misère annoncée pour ce parti ! Je ne vois pas l'intérêt de se gausser de résultats manifestement faux !

Petit exemple (extrême) de la méthode employée par le siège :

  • NICE          = Hervé CAEL 3,11%
  • LOUVRES  = Guy MESSAGER (maire sortant) 69,25%

Moyenne 36,18% ............ ceci n'a STRICTEMENT aucun sens ! En réalité sur ces deux villes : suffrages exprimés 124 767 ; voix modem 5 896 ; moyenne réelle des suffrages pro-modem =  4,73%"

Vous ne m'avez pas compris.

Personne au siège, ni moi d'ailleurs, ne prétend que nous avons fait 16% des voix sur l'ensemble des villes où nous étions présents ! Pourquoi voulez-vous que nous prétendions cela alors même que j'essaie de vous expliquer en quoi cette totalisation n'est justement pas pertinente ?

Votre exemple est caricatural mais il est surtout hors de proportion. Une moyenne sur 350 villes est plus significative qu'une moyenne sur 2. Toutefois, je vais conserver cet exemple pour vous montrer que votre totalisation n'est pas non plus significative en l'espèce : certes, les suffrages pro-MoDem ne représentent que 4,73% du total, voire 36,18% en moyenne des résultats, pourtant dans votre exemple : 50% des villes sont administrées par le MoDem ! Etonnant, non ?

Imaginons que tous les candidats MoDem aient été les seuls à s'opposer à la construction d'une déchetterie sur leur ville. Et bien, malgré les 96% de niçois et les 63% de notre panel favorables à cette construction, il n'y en aura pas sur la commune de Louvres !

Voyez que c'est la totalisation qui n'a pas de sens car elle ne tient pas compte de l'aspect local du scrutin et de la diversité des questions posées aux différents électeurs. Le MoDem peut être favorable à la construction d'un terrain de foot dans telle ville et préférer une bibliothèque dans une autre, sans être idéologiquement sportif ou littéraire...

La seule base valable qui tienne compte de l'aspect local du scrutin municipal est celle des résultats par villes. Maintenant, je ne conteste pas que la moyenne soit le seul indicateur pertinent. Il conviendrait d'étudier la mesure médiane, la mesure modale ainsi que les mesures de dispersion et de variabilité (étendue, variance, écart interquartile). Voyez qu'il y a matière, mais sur la base des résultats par villes et non sur des totalisations inter villes qui ne répondent à aucune question posée.

G... : "Mais pourtant Azières et le site MoDem s'obstinent à proclamer des âneries ! 16% des VOIX ?

Municipales : 16% des voix pour le Modem sur les 350 villes où se présentaient des listes autonomes

Après le premier tour des élections municipales, les principaux chiffres et analyses des résultats des candidats du Mouvement Démocrate montrent la réalité et la force de la ligne d'indépendance portée par le Modem..."

Navré de vous lasser, mais j'insiste.

J'admets que si l'on s'arrête au titre de l'article, cela prête à confusion. Mais si on lit l'article signé Eric Azière, il dit ceci : "Au total, sur près de 350 villes où se présentaient des listes autonomes, le Modem recueille en moyenne près de 16% des voix, ce qui confirme son ancrage territorial."

Il ne dit pas du tout ce que vous croyez entendre et qui s'énoncerait ainsi : "Au total, sur près de 350 villes où se présentaient des listes autonomes, le Modem recueille près de 16% des voix, ce qui confirme son ancrage territorial."

C'est tout à fait différent.

G... : François Bayrou : "Partout où nous avons été candidat, nous avons réalisé une moyenne de 15 % des voix. C'est un très gros score"

On fait donc dire au chef n'importe quoi !

Pardonnez-moi mais François Bayrou parle de moyenne ! Il ne dit pas : "Partout où nous avons été candidat, nous avons réalisé 15% des voix au total"

C'est le terme de moyenne qui est important. Soit on est sur une moyenne, soit on est sur une totalisation.

Sur votre tableau 3, en bas, vous parlez d'une "fausse moyenne" de 12,74% et d'une "vraie moyenne" de 10,32%, mais expliquez-moi en quoi 10,32% est une moyenne ? Une moyenne de quoi ? En vérité, cela n'est pas une moyenne du tout : c'est un pourcentage sur une totalisation, ce qui n'a rien à voir !

04/03/2008

Lettre à un militant en mouvement

Les liens sont accessibles aux inscrits sur e-soutiens, dans le groupe Mouvement Démocrate

 

Bonjour,

Je comprends très bien la défiance qui peut vous animer, défiance légitime dans les conditions locales que vous m'exprimez. N'arrêtez toutefois pas la publicité de votre intéressant travail à votre représentation locale. Il peut être porté par n'importe quel(s) conseiller(s) du territoire.

J'imagine que c'est précisément cette volonté de publicité plus large qui motive votre engagement au sein de "Construire en Mouvement". Je voudrais vous alerter sur cette stratégie. Je regrette de ne pas l'avoir déjà fait, d'autant que je m'étais promis de revenir vers vous suite à votre précédent message. C'est que le temps me manque pour approfondir, au point de n'avoir pas répondu aux provocations de [sumergocogito], c'est dire...

Mon problème avec "Construire en Mouvement" ne réside pas dans la qualité ou la sincérité du travail qui pourrait en sortir de la part d'adhérents honnêtes et sans arrières pensées, mais dans l'instrumentalisation dont ceux-ci, vous inclus, font et vont faire l'objet au travers d'une stratégie délibérément voulue par ses initiateurs, Eric Julliard et Farid Taha.

Cette stratégie, qui s'affiche constructive, est en fait purement déstabilisatrice. Elle vise à fédérer un maximum d'adhérents sincères autour d'une démarche qui n'est statutairement pas recevable et donc vouée à l'échec, vouée à l'échec à double titre lorsque l'on sait de quelle manière ils ont l'intention de l'imposer aux instances. Il s'agit pour eux de faire percevoir cet échec pourtant écrit dans nos statuts comme un déni de démocratie, une fin de non recevoir à toute idée de fonctionnement démocratique du Mouvement, et ceci de la manière la plus retentissante et la plus publique possible.

Cette stratégie vise à déstabiliser Bayrou pour lequel ils débordent d'un ressentiment à la dimension de leur ego éreinté et alimenter leur propre projet politique, citoyen disent-ils, sur les frustrations des adhérents les plus impatients qu'ils espèrent détourner en nombre.

Bien sûr, je n'avance pas tout ceci en l'air et il est fort possible que j'envoie l'artillerie directement sur e-soutiens. Je sais que vous n'y êtes pas favorable et que vous prônez courageusement le rassemblement mais je pense que celui-ci ne pourra intervenir, et j'y serai alors favorable sans exclusive, qu'après une clarification de certains discours. Pour l'instant, je constate que [sumergocogito] se contente d'essayer assez piteusement de désamorcer l'attendue salve de l'artillerie susdite

Bref, ne vous découragez pas pour autant. Il y a un nombre tout à fait majoritaire de conseillers et de délégués nationaux favorables à la valorisation des adhérents, la formation en interne et une organisation transversale parallèle à la pyramidale (là, je me surpasse !!) de notre mouvement.

Bravo encore pour votre travail et votre abnégation,

Amicalement.

14/01/2008

Election du Conseil National

9af3d6522875ac9e461c15d2a08f3fa9.gifJe soutiens la liste GRAND PARIS DEMOCRATE conduite par Céline Alléaume.

13/01/2008

Le Conseil National, enjeu de pouvoir ? Quel pouvoir ?

A quelques heures de cet important scrutin interne, suivant attentivement la campagne avec toutefois la distance d'un non candidat, je vous livre quelque matière à réflexion, peut-être même débat, qui sait ?

D'abord, l'enjeu véritable de ce scrutin, et conséquemment, son urgence en dépit des critiques.

Essentiellement, je veux vous dire que si l'on croit que l'élection au Conseil National est un enjeu de pouvoir, on se trompe. Quel pouvoir ?

Il est courant d'assimiler notre Conseil National à l'idée de "parlement" de notre mouvement. C'est un raccourci commode et même statutaire, mais qui prête à confusion. Certes, cette assemblée sera composée de nos représentants à divers titres, mais la symétrie s'arrête là et cela n'est pas un détail. Parce qu'à lire certaines professions de foi, à entendre certains commentaires ou certains slogans, la notion de "parlement" opère un glissement de sens qui voudrait attribuer à notre assemblée un pouvoir là où il n'y en a pas.

Oui, le parlement français détient un pouvoir. Qu'il vote une loi et elle s'impose à tous, à notre liberté, qu'on l'accepte ou pas, par la force si nécessaire. Disposant du monopole et de la légitimité de celle-ci, il peut exercer une contrainte, contrainte qui est la seule expression tangible du pouvoir. Alors, de quel pouvoir dispose notre Conseil National, je vous le demande ?

Dans un mouvement politique libre, où l’on adhère librement, quelle contrainte pourrait donc s’exercer à l’encontre d’un de ses membres qu’il ne dispose du choix de l’accepter en responsabilité, ce qui n’en fait plus une contrainte, ou d’en tirer les conséquences et se désengager ?

En réalité, l’enjeu de cette élection, ce n’est pas un pouvoir, c’est un devoir.

Ceux qui sont candidats au Conseil portent leur engagement à un niveau supérieur de responsabilité, pas de pouvoir. S’ils n’avaient pas envisagé ceci, j’ai l’honneur de leur apprendre, il n’est jamais trop tard. Il n’y a pas de pouvoir à gagner à prendre ses responsabilités.

C’est parce que je le vois sous cet angle que je tais les critiques qui me sont venues comme à beaucoup d’entre vous. Oui, la présence d’élus sur les listes me semblait contraire à l’esprit des statuts. Tout comme la candidature de listes coordonnées nationalement. Mais au fond, une telle affluence, une telle volonté d’engagement méritent-elles d’être sacrifiées devant la difficulté de la tâche qui nous attend et surtout devant son urgence. Même mal élu, notre Conseil a l’urgence d’exister. Après de trop longs mois de gestation, porté par un seul homme, François Bayrou, le Mouvement Démocrate a le devoir d’exister, le devoir de s’exprimer, le devoir de fonctionner enfin. C’est la mission que confèrent nos statuts au Conseil, et sa réussite ou son échec seront de sa responsabilité collégiale devant les adhérents.

Parce que le Conseil National a le devoir de faire fonctionner notre mouvement. Puisqu’il n’en a pas le pouvoir intrinsèque car le bon fonctionnement ne se décrète pas, ne s’impose pas, il se constatera. Ou pas. Parce que le bon fonctionnement de notre mouvement est, au-delà des idées que nous portons, la clé de la réussite de notre entreprise, le Conseil National a le devoir immense de le permettre.

Bon vote.

02/01/2008

Proposition d'amendement - Charte des valeurs - Article 1

I - Notre action concourt à la devise républicaine de liberté, d’égalité et de fraternité. Son but est l’établissement d’une société de justice et de responsabilité tendant à l’épanouissement intellectuel et moral de la personne humaine et des communautés dans lesquelles celle-ci s’enracine, la construction et l’expression de son identité dans . Sa réalisation suppose le refus de toutes les discriminations et le respect d’un idéal humaniste.

MOTIFS :

Il y a, dans le terme de « communauté », une notion d’appartenance. Or, une telle notion est exclusive dès lors qu’il ne s’agit pas du genre humain tout entier. De ce fait, elle nous semble contraire à l’affirmation d’un humanisme à la fois intime et universel.

La notion d’ « identité » semble plus prometteuse en ce sens qu’elle se situe, pour chacun, au carrefour de ses appartenances, sans en faire la confusion.

Une telle confusion identité/appartenance, erreur logique fréquente, ne serait qu’un abus de langage si elle ne masquait un terrible danger aux précédents historiques : la réduction de l’identité à l’appartenance. Il procède ainsi du banal racisme quotidien comme de tout génocide ethnique ou religieux. L’identité réduite à l’appartenance. L’assimilation de l’individu à sa communauté. C’est pourquoi nous croyons prudent et sage d’affirmer l’identité plutôt que l’appartenance.

30/11/2007

Pour la route...

Voici compilées, quelques-unes de mes remarques publiées ici ou là, et qui n’ont guère suscité de réponses. Pourtant, elles me semblent au cœur du débat et propres à alimenter la réflexion sur les statuts et au-delà.

P... : "Qu'est ce qui fait l'essence du MoDem ..?? J'écrit bien "qu'est ce qui" et non pas "qui"..."

Question essentielle, donc, P.... Quoi et non pas qui.

Pour moi, l'essence du MoDem, c'est l'idée que François Bayrou a défendue pendant la campagne présidentielle, c'est-à-dire son projet d’espoir. C’est à ce projet défini que j’adhère  et c’est l’idée que je veux porter. C’est le sens de mon engagement. C'est bien un concept et non une ou plusieurs personnes. Ce concept là, tout à fait indépendamment du nombre de personnes qui pourraient le porter. Je vais donc jusqu’à affirmer que, pour moi, la base du MoDem, c’est l’idée, cette idée et non l’adhérent passé, présent ou à venir.

Ce raisonnement personnel, mais que j’ai le devoir de partager, a des conséquences notables au regard des évènements qui nous occupent.

Tout d’abord, je ne lie pas la pérennité de mon engagement au Mouvement Démocrate à une quelconque forme définitive ou provisoire des statuts. Même si celle-ci n’a pas ma préférence, elle n’oblitèrera pas mon ambition pour le progrès de nos valeurs et le projet d’espoir de François Bayrou. Donc, aucune chance que je ne rende ma carte.

Il faudra que l’on m’explique, d’ailleurs, le charmant paradoxe qui voit certains, légion parait-il, hérauts sublimes de la démocratie que rien n’arrête pas même les contradictions, suspendre aux suffrages démocratiques du Congrès, les conditions de la poursuite de leur engagement « démocrate », si et seulement si ces suffrages leur étaient favorables !

Nous sommes là devant ce que j’appelle le « malentendu démocrate ». Où l’on confond l’objectif avec les moyens sans en tirer les conséquences.

Conséquences sur la démocratie interne : quelle démocratie ?

Parce que si l’adhérent est la base, cela veut dire, en réalité, que la majorité des adhérents est la base. Outre le fait que les majorités vont et viennent au gré des vents, que peut-il rester de l’engagement de la minorité ?

J’avais déjà écrit ceci, il y a quelques semaines :

« Le pire, c'est que je crois que ceux qui ne pensent pas comme moi, ceux pour qui l'adhérent est la base, ne sont pas différents de moi : ils se battent aussi pour des idées auxquelles ils croient, et ils ne se battront pas pour des idées majoritaires si ce ne sont pas les leurs. La preuve, c'est qu'ils menacent de quitter le mouvement si les statuts approuvés démocratiquement ne leur convenaient pas. Ils ont un raisonnement paradoxal et n'en tirent pas les conséquences, ce qui est dommage. »

Où l’on comprend qu’à coup de scrutins, autant de coups de haches seront portés dans nos rangs.

Comment se peut-il qu’une telle évidence puisse échapper aux plus observateurs d’entre nous ? Regardons-nous en face ou vus d’en face : voici plusieurs milliers de personnes qui partagent le même projet politique. Unis en mai, nous voici divisés, profondément divisés. Pourquoi ? Parce que nous allons voter.

Est-ce là notre profonde ambition ?

A... : "Mais  si on commence à me dire (toi et FB)  que finalement la démocratie interne c'est pas si important et que le mode militaire c'est plus efficace , alors là , sérieusement , j'ai les dents agacées"

Non cela n'est pas ça, A.... Je vais essayer de te décanter ses propos, qui sont aussi les miens, et je suis presque sûr que l'on va se rejoindre.

François et moi avons quelques fondamentaux communs dont ceux-ci : nous aimons le consensus et nous n'aimons pas les scrutins (voir mon article). Ce qui est logique. Pour nous, la démocratie, c'est conscience et responsabilité, c'est à dire : on discute et on se met d'accord. Et non pas : on discute et comme on n'est pas d'accord, on vote.

Le problème, c'est que pour la plupart d'entre nous, la démocratie, c'est : on vote. Point barre. J'ai été frappé par ce malentendu, depuis longtemps sur ce forum, mais notamment au cours du Café démocrate de Quitterie auquel j'ai assisté. Il est dommage qu'il n'y ait pas de vidéo de ce passage (il s'en est fallu de peu, le clip intitulé Conscience et responsabilité commence justement sur la fin de la "preuve"). Mais la retranscription de Frédéric le résume ainsi :

"Parce que je pense que le vote n’est pas tout dans la démocratie (quelqu’un : "c’est un des fondements"). C’est un des exercices (la même personne : "ah oui - nécessaire"). Nécessaire, mais un des modes. Pour moi, la démocratie, c’est conscience et responsabilité. C’est un processus d’accouchement. (la même personne : "et un état d’esprit, on est bien d’accord")."

Or, ce qui est frappant, c'est cette volonté de son interlocuteur de se rassurer lui-même en concluant "on est bien d'accord", alors que non, pas du tout ! Le malentendu était beaucoup plus palpable qu'on ne le perçoit dans cette retranscription. D'abord l'affirmation de François qui est interrompu, choses rare, par un participant choqué. Puis François le corrige une première fois en déniant le caractère fondamental du vote pour le qualifier d'"exercice", puis "nécessaire, mais...", etc...

Tout ça pour dire, A..., que la démocratie interne au mouvement est possible, dès lors que l'on s'entend sur le terme. Il ne s'agira donc pas de trop de démocratie "élective" mais davantage de "participative". Il s'agira de permettre à chacun de trouver sa meilleure place au sein de notre mouvement dans l'intérêt de nos valeurs et de leur rayonnement. Toutes choses peu inscriptibles dans des statuts, malheureusement.

Donc oui, de la démocratie. De la démocratie pour la réflexion, mais de l'autorité pour l'action et le discours.

C : « le raccourci trompeur de faire penser que respecter ce que nous prônons pour la France en notre sein aboutirait forcement à des débats internes est à mes yeux idiot »

François Bayrou répond à une objection précise : il nous faudrait respecter en notre sein tout ce que nous prônons pour la France, or nous prônons le pluralisme pour la France. Que doit-il advenir d'un parti politique qui soutient ou propose plusieurs politiques à la fois ? Rien. Il nous faut une unité et vous y êtes sensible, mais alors si notre discours doit être l'émanation de nos débats internes, comment ceux-ci pourraient-ils ne pas avoir lieu ? On comprend que le pluralisme en interne doit être contenu car en fait, nous devons représenter une composante unitaire d'un pluralisme plus large, et lui nécessaire, qui est celui de la démocratie française.

Il s'agissait, à travers cet exemple de révéler cette "fausse symétrie", rien de plus.

A mon sens, le Mouvement Démocrate n'a pas vocation à débattre d'un projet neuf mais à porter l'existant en l'adaptant. Projet auquel on adhère ou pas. Ce qui ferait déjà un débat de moins...

"Non la véritable question c'est considère-t-on nos valeurs comme supérieures à notre but ou pas"

Notre but, c'est de "concourir à l'expression du suffrage universel" et être élus pour appliquer une politique conforme à nos valeurs. Pas seulement être élus. Donc nos valeurs sont indissociables de notre but. Sont-elles inférieures à lui ? Certainement pas mais il faut en définir le champ d'application.

Car je prends un autre exemple : nous sommes démocrates, donc nous nous plions aux décisions de la majorité. Un tel raisonnement voudrait que nous nous rangions au coté de Nicolas Sarkozy afin de l'aider à appliquer sa politique choisie par la majorité des français. Or, nous n'en faisons rien.

Voyez que cela n'est pas si simple.

F..., à propos de la représentativité du Congrès : « Quand même, j'ai du mal à avaler l'idée qu'un corps intermédiaire, qui plus est partiellement constitués de personnes désignées, soit plus représentatif qu'une population de membres dans son entier. […] Certains acceptent cette idée, d'autres pas...Quel que soit le point de vue, c'est une question d'idéologie, et on ne peut trancher entre deux points de vue idéologiques... […]L'idée de représentativité est susceptibles de toutes les argumentations contraires...et seuls les abus réels peuvent être invoqués; or, et certains ne se privent pas de le dire: c'est une fondation, donc il n'y a pas de base. Raison de plus pour moi, de les soigner... »

Bien sûr, rien n'est plus représentatif d'une assemblée que l'assemblée elle-même : qui pourrait vous représenter mieux que vous-même ? C'est évident, mais je voudrais aussi vous mettre en garde contre une fausse symétrie qui vous fait avancer l'argument idéologique là où il n'a pas entièrement lieu d'être.

Parce que l'adhésion à un parti politique n'est pas synonyme d'une demande d'expression ou de légitimité d’expression. Beaucoup de gens, un très grand nombre même, adhèrent au Mouvement Démocrate pour apporter, concrétiser, prolonger leur soutien à François Bayrou, à ses idées, à son discours, à son projet, rien de plus. L'adhésion simple est la plus commune forme de soutien, le type d'engagement que vous défendez en est une autre.

L'adhérent simple soutient ainsi une certaine idée, le projet d'espoir de François Bayrou, comme un élément du pluralisme de la société française. L'organisation interne du mouvement politique qui la porte lui est tout à fait secondaire, puisqu'il n'est pas concerné par son fonctionnement, sauf à souhaiter son efficacité. Cet adhérent s'exprime par sa seule adhésion et n'a pas d'autre ambition.

Votre engagement, lui, soutient une certaine idée, la même en apparence, à la fois comme un élément du pluralisme français et comme un élément d'un pluralisme interne obligatoire. Vous pensez, à tort ou à raison, que l'expression de ce pluralisme interne produira la seule idée légitime que nous aurons alors tous à défendre au sein du pluralisme français.

Ces deux types d'engagement s'appuient en fait tous deux sur un principe de démocratie représentative, mais inverses.

Pour vous, le MoDem, par l'expression souveraine de ses adhérents, produit l'idée qui les représente le mieux, en tout cas majoritairement. L'idée représente l'adhérent.

Pour l'adhérent simple, le MoDem, c'est une idée qui préexiste, celle d'un projet de société, de contrat social, qui est celle défendue et incarnée par François Bayrou. Cet adhérent ne demande pas de souveraineté quant à l'idée puisqu'elle existe déjà et que c'est précisément la raison de son adhésion. Il ne cherche pas à exprimer son idée mais à exprimer librement l'idée existante. L'adhérent représente l'idée.

Ces deux types d'engagement sont-ils complémentaires ? J’ai du mal à le croire.

Les deux se craignent, se redoutent même : le premier craint de ne pouvoir exprimer son idée ; le second craint qu'on puisse changer l'idée.

C'est, je crois résumé, tout le "malentendu démocrate".

C... : « J'attend maintenant sans hate ce congrès (la montagne) qui va accoucher d'une souris. Oui je suis un oiseau de mauvaise augure, oui je ne vois pas des lendemains qui chantent. »

Il y a nécessité à disposer d'un document de base pour pouvoir l'amender, non ? Des statuts, qui sont avant tout un document technique car juridique, ne vont pas sortir spontanément d'une réunion de plusieurs milliers de personnes !

Quant à la "montagne qui va accoucher d'une souris", je comprends votre souci, mais attention : c'est vous qui vous en faites une montagne, C.... Les statuts que nous adopterons ne seront pas "les tables de la loi gravées dans le marbre", l'ultime forme de perfection technique, de maturité démocratique et d'expérience humaine faite texte. Ils évolueront dans le temps. Ce qu'il faut prioritairement, c'est une organisation qui nous légitime tous, d'où que nous venions, ce que vous réclamez par ailleurs. Ne tombons pas dans le syndrome du 29 mai 2005 !

François Bayrou lui-même a parlé d'une "ambition progressive" : Ce n'est donc pas la "montagne qui accouche d'une souris", c'est "le désordre qui accouche de quelque chose".

Restons confiants, réalistes, réfléchis et responsables et le Mouvement Démocrate sera un grand mouvement, citoyen et populaire, porteur d'un vrai projet pour les français et au delà.

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Merci de m’avoir lu jusqu’ici. Je n’avais pas l’ambition de vous convaincre, juste celle de vous fournir des éléments de réflexion pour les heures qui s’approchent.

Bons votes.

15/11/2007

Fausse symétrie

Au cours de cette discussion entamée il y a plus d'un mois, j'avouais ceci :

"Maintenant, je ne vois pas pourquoi il devrait y avoir nécessairement un parallèle à faire entre l’organisation d’une société et celle d’un parti politique ? J’ai beau y réfléchir depuis des semaines, je ne vois pas de rapport logique. En fait j’en entends bien un mais qui me semble être un gros sophisme :

"un Mouvement Démocrate digne de ce nom doit être démocratique en son sein".

Or, je ne vois pas de rapport entre l’objectif et les moyens. Demande-t-on à l’armée d’une démocratie d’être démocrate en son sein pour légitimement la défendre ?

Entendons-nous : je ne suis pas contre la démocratie interne. Au contraire. Mais pas n’importe comment et certainement pas au nom de ce sophisme. Parce que les électeurs ne vont pas voter pour le parti le plus démocratique, mais pour celui qui aura le meilleur programme. Et si par exemple nous promouvons, au nom de la démocratie, le pluralisme à l’intérieur de nos discours, c’est-à-dire chacun dit ce qu’il veut, je ne suis pas sûr que les électeurs y comprennent quelque chose. Enfin, je suis même plutôt sûr du contraire.

Soyons donc pragmatiques et recherchons l’efficacité. La démocratie y a parfaitement sa place, sans dogmatiquement oblitérer l’objectif à cause des moyens."

Aujourd'hui, je crois que l'on pouvait aussi dire les choses ainsi :

 

12/11/2007

Scrutins

d048ad60cd86b0624d1b400d5e5e8078.gifVous voulez diviser une assemblée ? Organisez un scrutin.

Contrairement à une idée reçue prégnante, un scrutin n’incarne en rien l’aboutissement du processus démocratique : il n’en est que la limite.

Il marque l’échec de la démocratie en ce sens qu’il procède de l’incapacité d’individus égaux en droits à se gouverner eux-mêmes, à s’entendre entre eux, à dégager un consensus satisfaisant.

Alors, il est fait appel, pour les départager, à une autorité « supérieure » qui n’est ni la justice, ni le bien, ni la vérité, mais le nombre. La justice du nombre, le bien du vainqueur, la vérité majoritaire. En ceci, le scrutin ne règle qu'un problème de contingence attaché au processus de prise de décision, c’est-à-dire l’urgence, à l’exclusion de tous les autres. Ceux qui n’étaient pas d’accord avant ne le sont pas davantage après.

D’un point de vue démocrate, un scrutin ne constitue rien d’autre qu’un aveu d’échec. En faire le principal, voire l'unique moteur d’une démocratie interne au Mouvement Démocrate, c’est non seulement de peu d’ambition, mais c’est malheureusement se tromper d’ambition.

10/11/2007

Statuts de la Liberté

9e4a5346b4b35e091297205a8abd8384.jpgOn peut discuter de ce qui est présenté par beaucoup comme une « parodie » de statuts, et je dirais que oui, ils sont très incomplets et améliorables, mais je dirais aussi que les lectures qui en sont faites sont assez parodiques aussi.

  • Bien sûr on peut discuter de l'opportunité de récupérer le financement public de l’UDF.
  • Bien sûr on peut contester l'adhésion automatique des UDF et CAP21 au MoDem
  • Bien sûr on peut contester l'aumône provisoire de 20% des instances électives du MoDem à l'UDF et 5% à CAP21.

Mais enfin on passe à coté de choses essentielles, en tout cas à mon avis bien plus essentielles et notamment l'article 2. Personne n’a l’air d’en mesurer l'enjeu fondamental, c’est pourtant le terme ! Tout le monde a l'air de considérer l'article 25 comme le pendant de l'article 1, mais pas du tout. Ou de façon plutôt marginale au regard de l'article 2 :

« Le Mouvement Démocrate est un mouvement politique unitaire, conformément à l'article 4 de la constitution. L'action politique des membres fondateurs (UDF, CAP21 et adhérents directs au 2/12, NDLR) s'inscrit dans la cadre du Mouvement Démocrate. Ils respectent ses choix politiques et ses décisions statutaires. »

L’action politique de l’UDF est donc subordonnée aux choix politiques du Mouvement Démocrate. Encore mieux « déléguée » aux instances du Mouvement Démocrate, pour reprendre les termes exacts de la motion unique qui sera présentée vendredi 30 au Congrès de l’UDF. En clair, les compétences du Conseil National de l'UDF sont transférées à la Conférence Nationale du Mouvement Démocrate.

Le Mouvement Démocrate sera donc bien « un mouvement politique unitaire, conformément à l’art.4 de la Constitution »

L'article 2 sonne la mort politique pure et simple de l'UDF et de CAP21. Ils n'ont aucune autonomie politique. Je dis une mort, mais c'est une intégration dans une renaissance. Les cadavres sont au Nouveau Centre. Je ne vois pas où est le supposé hold-up de l'UDF sur le Mouvement Démocrate ?

Ce qui éclaire ma réponse à Frédéric sur un autre fil : leur seule limitation en droit, dite transitoire, que l'on peut considérer comme telle ou comme privilège, est d'ordre représentatif : ils ne peuvent constituer plus, ni moins, des 8/40e pour l'UDF et des 2/40e pour Cap21, des différentes instances du Mouvement. C'est, à mon sens, une limite et un privilège, car 20% et 5%, ça ne permet aucun contrôle effectif sur le Mouvement, ni minorité de blocage, mais en même temps, c'est garanti. On comprend, si l'on est impartial, que le souci n'est pas de l'ordre du pouvoir, mais de la représentation.

C'est pourquoi, il n'est question, de mon point de vue, que d'une aumône. Ceci dit, je conçois que l'on puisse en faire une affaire de principe, mais à condition que l'enjeu soit bien compris.

Ce qui j'espère est un peu mieux le cas.

29/10/2007

La campagne à Paris

Récapitulatif complet à l’usage des provinciaux et franciliens curieux, ainsi que ceux des parisiens oubliés ou oublieux parmi les plus de 6.500 adhérents que comptera la future fédération Mouvement Démocrate de Paris.

Dans un premier temps, je vais rappeler les conditions du scrutin municipal en général, puis le particularisme parisien avant de détailler l’organisation générale de la campagne parisienne, terrain, candidatures, investitures.

4a297e72f021227a004222eb46104389.jpgComme chacun le sait, Marielle De Sarnez a reçu de la commission électorale nationale présidée par François Bayrou, l’investiture du Mouvement Démocrate pour les élections municipales à Paris.

- Un premier point de détail juridique, sur l’élection municipale en général : une investiture sur un nom est toute théorique car les maires de France ne sont pas élus au suffrage universel direct, mais par les conseils municipaux en leur sein. Ainsi, les investitures aux élections municipales ne sont pas uninominales mais de liste. C’est donc une liste qui est investie et déposée en préfecture. L’ordre de cette liste est primordial puisqu’il s’agit d’un scrutin avec une dose de proportionnelle : seront élus les listiers par ordre croissant au prorata du nombre de voix.

Pour être exact, la proportionnelle ne porte que sur 50% des sièges. Le mode de scrutin pour les communes de plus de 3.500 habitants est le suivant :

Scrutin de liste à deux tours : les candidats se présentent en listes complètes. Lors du vote, on ne peut faire ni adjonction, ni suppression, ni modification de l'ordre de présentation des listes.

  • L'élection peut se limiter à un seul tour en case de majorité absolue, ou donner lieu à un second tour, auquel cas les listes qui ont obtenu au moins 10% des suffrages exprimés peuvent s'y maintenir.
  • les candidats d'une liste qui a obtenu plus de 5% des suffrages exprimés (et qui choisit de ne pas se maintenir), peuvent figurer sur une autre liste (ralliement au second tour), ce qui peut amener à modifier l'ordre de présentation des candidats.

On attribue d'abord la moitié des sièges à pourvoir à la liste qui a le plus de voix ; les autres sièges sont répartis entre toutes les listes (y compris la liste majoritaire) à la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne. Exemple : une liste obtient 44% des voix, une autre 36 et une troisième 20. La première disposera de 72% des sièges, la seconde 18% et la troisième 10%. S’il y a 18 sièges à pourvoir (chiffre pas tout à fait pris par hasard), la première liste aura 13 sièges, la seconde 3 sièges et la troisième 2 sièges (je vous fais grâce du calcul). En fait de proportionnelle, on voit clairement la distorsion recherchée en faveur de la liste en tête. Gardez bien ceci à l’esprit.

J’ajouterai que, traditionnellement, la tête de chaque liste est supposée candidate à l’élection du Maire au sein du conseil municipal, mais cela n’est pas une obligation légale. Le Maire est élu au scrutin secret et à la majorité absolue. Si, après deux tours de scrutin, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour de scrutin et l'élection a lieu à la majorité relative.

- Un second point juridique, sur l’élection municipale à Paris en particulier : une investiture à Paris est encore plus théorique que le premier point ne le laisse entendre, car, bien que Bertrand Delanoë soit investi par le PS, Françoise De Panafieu par l’UMP ou Denis Baupin par les Verts, qui sont les autres candidats déclarés au jour d’aujourd’hui, le Maire de Paris n’est pas non plus élu par un simple conseil municipal en son sein !

En effet, les parisiens, comme les marseillais et les lyonnais, en vertu de la Loi dite PML (31 décembre 1982 - Loi n. 82-1169), des initiales des trois villes, n’élisent pas un conseil municipal unique mais des conseils d’arrondissement, comme autant de conseils municipaux distincts. Les seules investitures déposées en préfecture concernent donc des listes d’arrondissement.

A Paris, chaque arrondissement élit en moyenne environ 18 conseillers d’arrondissement selon le mode de scrutin des villes de plus de 3.500 habitants décrit plus haut (en tout 354 conseillers). Sur ces environ 18 conseillers, un « échantillon représentatif » d’en moyenne environ 8 conseillers (par ordre des listes et en application du même mode de scrutin) vont, non pas siéger au conseil d’arrondissement, mais être délégués au Conseil de Paris (en tout 163 conseillers) et être remplacés au conseil d’arrondissement par leurs colistiers suivants respectifs. Je dis en moyenne, car ceci est fonction de la population desdits arrondissements. Le nombre de conseillers d’arrondissement varie de 10 à 34 selon les arrondissements et le nombre de conseillers de Paris de 3 à 17. Finalement, 354 conseillers sont élus directement, et après constitution du Conseil de Paris et glissement des listes, ils sont 517 au total à siéger dans l’ensemble des assemblées.

Si l’on reprend l’exemple chiffré précis du premier point, la première liste enverrait 6 conseillers au Conseil de Paris, la seconde 1 conseiller et la troisième 1 conseiller. Ce qui signifie qu’avec 20% des voix réparties uniformément sur Paris, vous pouvez espérer 20 conseillers de Paris sur 163. Pire, si vous êtes second partout avec 36% des voix uniformément réparties, vous ne pouvez pas en espérer davantage ! Gardez également ceci à l’esprit car :

C’est ensuite le Conseil de Paris qui élit le Maire de Paris en son sein. Le Maire est élu au scrutin secret et à la majorité absolue. Si, après deux tours de scrutin, aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour de scrutin et l'élection a lieu à la majorité relative.

Ouf. La route est longue ! Et le mode de scrutin particulièrement cruel : il démultiplie l’effet de distorsion décrit dans le premier point ! En clair, il faut emporter la majorité des arrondissements pour gagner la Mairie ou le plus possible pour exister au Conseil de Paris. Si vous ne remportez aucun arrondissement, vous n’existez quasiment pas.

Pardonnez-moi d’avoir été long sur ce point, mais il faut avoir connaissance de ceci avant de se lancer dans toute expertise en stratégie électorale. Le groupe UDF actuel au Conseil de Paris est important car il avait fait listes communes avec celles de Philippe Séguin en 2001. Cette fois, le Mouvement Démocrate présentera des listes indépendantes au premier tour, c’est une certitude. Pour le second tour, je suppose qu’il y aura débat, mais là n’est pas mon propos de ce jour. Ce que l’on sait, c’est que Delanoë, large favori des sondages, ne veut pas de nous (aujourd’hui) et tente ainsi de nous jeter dans les bras de Panafieu qui ne demande que ça. Il est donc crucial de faire le meilleur score possible au premier tour afin de disposer d’une capacité si ce n’est de victoire, de nuisance suffisante qu’elle nous permette de choisir nous-même notre alliance. C'est-à-dire qu’aucun des deux autres ne soit assuré de l’emporter sans nous ou plutôt contre nous si nous nous allions à l’autre. Nous pourrons alors « choisir » le futur vainqueur et négocier par exemple la liberté de vote de notre groupe au Conseil de Paris, liberté conforme aux principes que nous voulons incarner. Bref, ce n’est qu’un scénario parmi d’autres et hors sujet.

Marielle De Sarnez sera donc sur une liste dans un arrondissement de Paris, probablement le XVe où elle avait réalisé le meilleur score parisien (18,37%) aux législatives. Probablement en tête de cette liste, étant donnée la difficulté d’accéder au Conseil de Paris même avec 20% des voix. Difficulté relative dans cet arrondissement le plus peuplé et, à ce titre, représenté par 17 conseillers de Paris. Cette liste, comme celle des autres arrondissements, sera déposée en préfecture après le Congrès fondateur dans la conformité aux futures procédures statutaires.

Maintenant, je vais passer à l’organisation de la campagne à proprement parler.

Deux choses, d’abord :

  • Le blog de campagne participatif de Marielle De Sarnez est ouvert : www.marielledesarnezpourparis.fr . Aucune mention d’appartenance au Mouvement Démocrate n’est possible avant le Congrès fondateur qui devra entériner statutairement les investitures provisoires actuelles.
  • Elisabeth De Fresquet est chargée de la coordination et de l’animation des sections d’arrondissement dans les structures actuelles de l’UDF-Mouvement Démocrate.

A ces égards, l’ensemble des adhérents UDF et Mouvement Démocrate ont été conviés à participer aux différents ateliers et commissions du Pôle projet MoDem de campagne depuis début septembre. J’en rappelle l’historique :

04/09 : transports, environnement et développement durable
05/09 : affaires sociales, diversité, santé & handicap, famille, seniors
06/09 : dynamisme économique, emploi et attractivité
11/09 : urbanisme, logement, patrimoine
12/09 : gouvernance, finances publiques, démocratie et vie citoyenne

Puis :

02/10 : culture, éducation, jeunesse et vie étudiante, sports
09/10 : prévention et diversité, santé, handicap, famille, seniors
10/10 : transports, environnement et développement durable
23/10 : gouvernance, finances publiques, intercommunalité, démocratie locale et vie citoyenne, coopérations internationales
24/10 : attractivité, dynamisme économique, emploi
29/10 : urbanisme, logement et patrimoine

Ce travail qui a réuni plus de 1.000 adhérents a nourri et nourrira le blog de campagne, lequel est dorénavant ouvert à la participation plus large des parisiens afin d’arrêter le projet final début 2008.

Sur le terrain, les différentes sections de chaque arrondissement sont réunies chacune à leur tour à l’invitation d’Elisabeth De Fresquet. Ces réunions, en cours, sont importantes car elles mettent en place l’animation et l’organisation des sections pour la campagne sur le terrain.

Dans chaque section d’arrondissement sont désignés des animateurs, par candidatures spontanées, autrement dit volontariat. Les animateurs sont en charge des quartiers administratifs dans lesquels ils résident. Les quartiers administratifs, au nombre de 80, constituent un découpage administratif ancien, historiquement constitutif des arrondissements qui en regroupent 4.

Les animateurs sont donc au nombre de deux minimum par quartier, si possible un « ancien » UDF et un « nouveau » MoDem. S’ils sont plus nombreux, ils désignent parmi eux le « couple ancien/nouveau » responsable de la coordination avec Elisabeth De Fresquet.

Ces animateurs sont chargés, à l’aide d’équipes cooptées ou d’adhérents volontaires, d’une part de saisir et remonter l’ensemble des problématiques locales, besoins, enjeux, difficultés, ressources, et d’autre part de préparer les multiples déplacements de Marielle De Sarnez sur le terrain : itinéraires, rencontres. En effet, notre candidate souhaite effectuer une importante campagne de terrain, et se rendre dans un maximum de quartiers, tous si possible !

En ce qui concernent les listes de candidats dans les différents arrondissements, constitution et investitures :

Les listes ne sont pas constituées. Tous les adhérents UDF et Mouvement Démocrate de Paris vont recevoir dans quelques jours un appel général à candidatures.

Les investitures officielles des listes Mouvement Démocrate interviendront naturellement après le Congrès fondateur et en conformité avec les dispositions statutaires.

Ici s’achève le panorama automnal de la campagne à Paris ! A suivre, donc…

28/10/2007

"On a un problème avec nos élus !"

bc6c6cf22272769dfa501bdee730fce9.jpgIl n'a échappé à personne que l’essentiel des difficultés du Mouvement Démocrate à se fédérer réside autant dans l’incertaine mue des innombrables élus UDF que dans les craintes et les soupçons que cette incertitude suscite a priori.

De nombreux élus UDF posent problème. Oui. Nous le savons. Il y a le précédent des législatives. Au delà des problèmes qu’ils nous posent, il conviendrait, dans un souci de compréhension, d’appréhender aussi les problèmes qui se posent à eux.

Qu'ont fait de leurs mandats les ex-députés UDF en juin dernier ? Mais rien de moins que de les poursuivre, justement. Ce qu'il faut bien intégrer, et qu'ont parfaitement intégré les ex-députés UDF et ceux qui les ont rejoint au Nouveau Centre, c'est que (à encadrer) : On n'est jamais que l'élu de ses électeurs.

Ils n'étaient tous que des élus de droite et non pas du centre. Quand vous êtes élus seulement contre un candidat de gauche, vous êtes un élu de droite. C'est ainsi. Ils le sont donc toujours. Ils n'ont pas eu le courage d'être des élus du centre, comme François Bayrou et Jean Lassalle.

Thierry Benoit, c'est spécial : lui, il ne sait pas qu'il est un élu du centre ! Il croit qu'il est un élu de droite, ce qui prouve qu'il n'a pas intégré le théorème énoncé plus haut, et qu'il le paiera électoralement s'il s'entête.

Les autres sortants qui ont donc eu le courage d'être candidats du centre ont été défaits car ils étaient en fait des députés de droite. Cruelle désillusion. Mais vrai courage politique, qui mérite notre respect.

Parce qu'ils sont tous élus de droite, ceux qui s'affichent MoDem aujourd'hui font preuve de courage. Gardez bien ceci à l'esprit.

Maintenant, je vais vous faire une confidence : à part quelques succès locaux, le Mouvement Démocrate, mode de scrutin oblige, sera "laminé" aux municipales. En tout cas, les cent mille bouches de la tribune et de la presse bien intentionnées ne manqueront pas de signaler qu'alors que l'UDF dirigeait plusieurs centaines de communes, le Mouvement Démocrate n'en dirigera plus que quelques unes.

Ignorant cette perspective trop réaliste, certains croient qu'une candidature Mouvement Démocrate, pour un élu jusqu'alors UDF, ne serait qu'une partie de plaisir et l'assurance d'un fauteuil confortable. Parlons-en aux ex-députés UDF Gilles Artigues ou Anne-Marie Comparini... Le confort ou le fauteuil confortable, pour un élu UDF aujourd'hui, c'est de choisir le Nouveau Centre, pas le Mouvement Démocrate.

Pour les élus UDF, choisir le Mouvement Démocrate, c'est la preuve d’un courage politique qui ne serait que défaites annoncées s'ils n'avaient la même confiance en notre mobilisation et stratégie à long terme que François Bayrou.

Alors, que diable, ne nous trompons pas d'ennemi. Tout ce que vous contribuerions à faire, c'est effriter cette confiance.

Et la confiance est le ciment de la démocratie, comme du Mouvement Démocrate.

 

Lien vidéo : François Bayrou et le problème des élus, face aux adhérents et à Thierry Benoît - Seignosse 2007

22/10/2007

Peut-on faire un parallèle entre la Révolution française et la création du Mouvement Démocrate ?

dc6c4d93c0d713b75de14f892aab04c4.jpgA en croire certains argumentaires, oui. Où l'on adapte Sieyès : « Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien. Que demande-t-il ? A être quelque chose ».

Aujourd’hui, les adhérents du MoDem ne disent pas autre chose : « Que sont les adhérents MoDem ? Tout. Qu’ont-ils été jusqu’à présent dans le MoDem ? Rien. Que demandent-ils ? A être quelque chose ».

En lisant ceci, je me dis que le parallèle est justifié. Non qu'il devrait l'être, qu'il a raison de l'être, mais il l'est.

Pour moi, il ne devrait pas l'être, car comparer le Tiers-Etat et l'état d'adhérent au MoDem est abusif voire usurpatoire. Etre adhérent à un mouvement politique, c'est adhérer à des valeurs, un projet et à un programme pour les réaliser, ce qui est l'essence du processus politique. Ce qui implique que l'idée préexiste à l'adhésion. Il faut bien que l'idée existe pour y adhérer. L'idée du Mouvement Démocrate, c'est le projet d'espoir de François Bayrou et il est bien évident qu'il préexiste à notre engagement. Et tout le monde est libre d'y adhérer ou pas.

Nous adhérons, ou pas, en toute liberté, conscience et responsabilité.

Ce n'est pas du tout le cas du Tiers-Etat. Là où le Tiers-Etat constitue la quasi intégralité du corps politique, prisonnier, asservi au contrat social, nous, adhérents, sommes libres, citoyens parmi d'autres, parce que nous l'avons choisi. Que nous soyons 10, 100 ou 100.000, l'idée que nous portons existe en dehors de nous, et ce n'est pas le nombre qui fait qu'elle est juste, bonne ou vraie.

Donc, là où le Tiers-Etat est effectivement tout, le libre engagement politique voudrait que ce ne soit pas nous, adhérents, qui soyons tout, mais l'idée à laquelle nous adhérons. C'est en tout cas ma conception de l'engagement politique. En tant qu'homme libre, je me bats pour des idées auxquelles je crois, pas pour des idées de quelque majorité qu'elle émane.

C'est pourquoi je ne crois pas que l'adhérent soit la base d'un mouvement politique. Parce que si l'adhérent est la base, cela veut dire que la majorité des adhérents est la base. Et les majorités, ça va, ça vient, au gré des vents. Le pire, c'est que je crois que ceux qui ne pensent pas comme moi, ceux pour qui l'adhérent est la base, ne sont pas différents de moi : ils se battent aussi pour des idées auxquelles ils croient, et ils ne se battront pas pour des idées majoritaires si ce ne sont pas les leurs. La preuve, c'est qu'ils menacent de quitter le mouvement si les statuts approuvés démocratiquement ne leur convenaient pas. Ils ont un raisonnement paradoxal et n'en tirent pas les conséquences, ce qui est dommage.

J'ajouterais que c'est parce que l'idée est la base que le PC, puis le PS sont morts. Parce que leurs idées sont mortes, et le nombre d'adhérents n'y changera rien.

Je poursuis le parallèle à Sieyès : "Qu’ont été les adhérents jusqu’à présent dans le MoDem ? Rien.

Je dirais encore que c'est une question de point de vue. Nous avons été les formidables promoteurs de notre idée pendant les campagnes électorales, et si ce n'est pas tout, ce n'est pas rien. Alors si l'on dit rien, ne serait-ce pas plutôt le ressentiment d'un manque de reconnaissance ? Que valons-nous ? Faisons les comptes. Que demandons-nous ?

Et pour finir, donc : "Que demandent-ils ? A être quelque chose."

Sans doute, et c'est bien légitime. Aussi le Tiers-Etat le demandait-il. Et c'était tout l'esprit de 1789. Etre quelque chose. Et puis certains, au fil des mois, se sont levés et ont crié plus fort : "nous, Tiers-Etat, sommes tout, nous ne voulons pas être quelque chose, nous voulons être tout". Il s'ensuivit la Terreur et la faillite de la révolution française, la chute de ses idéaux au rythme de celle des têtes.

Alors, que penser de ceux du MoDem qui demandent à être quelque chose et qui prétendent par ailleurs être tout ? La dérive révolutionnaire qui trahit Sieyès dans le texte est-elle à l'oeuvre au sein du Mouvement Démocrate ?

Il me faut souhaiter que non, car après l'appel de la démocratie de 1789, l'Assemblée Constituante de 1791, la prochaine étape parallèle voudrait que l'on réclame la tête de François Bayrou lui-même, et je sens déjà poindre cette idée au fond de certains raisonnements.

Alors que dire à ces têtes qui raisonnent ? Qu’elles tomberont à leur tour et que le Mouvement Démocrate s’éteindra inéluctablement comme la révolution française ? Ils ne le comprendraient pas ni ne le concevraient, car ils parlent au nom du peuple et celui-ci est infaillible. Il ne peut errer. Il a raison par nature. Pourtant…

Si le peuple est souverain, il n’en est pas moins sujet, son propre sujet, c’est sa paradoxale condition et ce sera son triste destin s’il ne s’affranchit de lui-même. C’est tout l’enjeu de la démocratie dans sa forme supérieure : le peuple se protégeant aussi de lui-même. Et nous sommes en train, à la manière de nos plus zélés révolutionnaires, de passer complètement à côté.