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13/06/2008

Non, les peuples ne font pas de compromis

europe.JPGLes peuples ne font pas de compromis.

Ils ne sont pas là pour ça, d'ailleurs. C'est à leurs représentants, aux politiques, de les assumer en leur nom, car chaque peuple voit l'Europe à sa manière et de sa fenêtre. C'est un fait.

Ne pas en tenir compte a "constitué" une lourde erreur et continuer ainsi ne résoudra aucun problème.

Pourtant, l'approbation des peuples est nécessaire. A certaines étapes, fondatrices ou refondatrices, une légitimité renforcée est indispensable, sous peine d'éloignement ou de remise en cause globale d'un projet qui leur est pourtant destiné.

Les référendums nationaux ont jusqu'à ce jour constitué ce moyen avec les fortunes diverses que l'on sait. L'étude de leurs échecs, si elle conduit à confirmer l'observation en titre, permet conséquemment de nous guider vers la solution.

Où se confirme l'intuition de Bayrou pour un traité simple et compréhensible par tous, et il ne pourrait alors que l'être, de fait :

On ne pourra obtenir l'approbation et l'unanimité de nos peuples que pour un texte qui se fonde, non pas sur un compromis, mais sur ce qui nous est commun. Exclusivement.

Si nous avons erré, jusqu'alors, à chercher le plus petit commun multiple, il nous faut extraire, aujourd'hui, le plus grand commun dénominateur.

14/01/2008

Election du Conseil National

9af3d6522875ac9e461c15d2a08f3fa9.gifJe soutiens la liste GRAND PARIS DEMOCRATE conduite par Céline Alléaume.

12/11/2007

Scrutins

d048ad60cd86b0624d1b400d5e5e8078.gifVous voulez diviser une assemblée ? Organisez un scrutin.

Contrairement à une idée reçue prégnante, un scrutin n’incarne en rien l’aboutissement du processus démocratique : il n’en est que la limite.

Il marque l’échec de la démocratie en ce sens qu’il procède de l’incapacité d’individus égaux en droits à se gouverner eux-mêmes, à s’entendre entre eux, à dégager un consensus satisfaisant.

Alors, il est fait appel, pour les départager, à une autorité « supérieure » qui n’est ni la justice, ni le bien, ni la vérité, mais le nombre. La justice du nombre, le bien du vainqueur, la vérité majoritaire. En ceci, le scrutin ne règle qu'un problème de contingence attaché au processus de prise de décision, c’est-à-dire l’urgence, à l’exclusion de tous les autres. Ceux qui n’étaient pas d’accord avant ne le sont pas davantage après.

D’un point de vue démocrate, un scrutin ne constitue rien d’autre qu’un aveu d’échec. En faire le principal, voire l'unique moteur d’une démocratie interne au Mouvement Démocrate, c’est non seulement de peu d’ambition, mais c’est malheureusement se tromper d’ambition.

15/10/2007

Démocratie interne, primaires et investitures - Récapitulatif 1/2

Dans un souci de clarté, je poste un récapitulatif sur la problématique en titre.

Dans la première partie, je reprends un argumentaire développé ici, explicitant la position de François Bayrou concernant les futures dispositions statutaires de désignation des candidatures locales.

Dans la seconde, je reprends un autre argumentaire développé ici, explicitant les conditions particulières d'investiture des 41 premiers candidats du Mouvement Démocrate aux municipales.

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Concernant les futurs statuts :

Ce que dit François Bayrou : "Ce n'est pas nécessairement le vote de la base qui fait le meilleur candidat à une élection". Tout est là, ou presque. En fait, on pourrait synthétiser cette phrase avec celle d'après et préciser ainsi sa pensée : "ce n'est pas nécessairement le vote d'une base locale qui fait le meilleur candidat de notre mouvement à une élection".

Il oppose ainsi deux légitimités : celle d'une base locale qui choisit démocratiquement son candidat (on a envie d'applaudir, c'est vrai), et celle qu'on oublierait sous les vivas mais qui est bien réelle : celle de l'ensemble du mouvement, qui a son mot à dire puisque ledit candidat défendra nos couleurs à tous et pas seulement celles de sa base locale !

Et comme il n'est pas possible ni souhaitable que tout le monde vote pour les investitures de chacun, la mise en place, disons les mots, d'une "commission d'investiture", permettant d'apprécier une candidature locale au nom des non-locaux (mais impliqués car co-responsables par l'étiquette), est certainement, elle, nécessaire.

Il n'y a donc pas de déni de démocratie, bien au contraire.

 

Réponse à l'objection suivante :"la base voit aussi qui peut mieux défendre ses valeurs au niveau local"

Ce n'est pas faux. Mais le mieux n'est peut-être pas suffisant ? Personne ne conteste que l'avis de la base locale puisse compter. Ce qui est contesté, c'est sa souveraineté. Et si vous acceptez de ne pas caricaturer la position de François Bayrou, vous reconnaitrez qu'il n'entend pas non plus imposer une souveraineté extérieure.

Il souhaite une co-souveraineté. Un mécanisme à la fois "ascendant" et "descendant". En clair, il y a deux possibilités : l'instance locale désigne plusieurs candidats, et la commission en choisit un ; la commission désigne plusieurs candidats, l'instance locale en choisit un.

Restent à déterminer quelles devraient être les conditions d'application de l'une ou de l'autre.

A suivre...

Démocratie interne, primaires et investitures - Récapitulatif 2/2

Dans cette seconde partie, je reprends un argumentaire développé ici, explicitant les conditions particulières d'investiture des 41 premiers candidats du Mouvement Démocrate aux municipales.

Bien sûr, celles-ci apparaissent en parfaite contradiction avec les principes énoncés dans la première partie.

Réponse à la question légitime : "Pourquoi ce système (le système statutaire défendu dans la première partie, NDLR) n'a-t-il pas été mis en place dés la semaine dernière?"

Nous sommes confrontés à une double difficulté qui nous oblige à un pragmatisme apparemment mal compris.

  • Le Congrès n'a pas encore eu lieu,
  • Certaines investitures présentent un caractère d'urgence sur le terrain.

Il résulte du premier point que personne n'a donc de légitimité a priori (sauf François Bayrou, président) à se constituer en "Commission d'investitures", de même qu'il n'est pas "juridiquement" possible, et j'ai vu que vous (bibifa, NDLR) étiez sensible à cet aspect avec raison, d'organiser un vote des adhérents du Mouvement Démocrate en dehors de tout encadrement statutaire.

Il résulte du second point qu'il faut bien faire quelque chose.

En conséquence, et comme il avait été annoncé à Seignosse samedi soir, je crois, certaines candidatures allaient être investies par "anticipation", sur décision d'une "commission temporaire" constituée de leaders des sensibilités politiques fondatrices : UDF, CAP21, Verts, d'où la composition que vous connaissez.

 

Attention : contrairement aux législatives, les candidats investis seront des candidats Mouvement Démocrate, pas UDF ! L'investiture actuelle est une investiture "verbale" qui leur permet de démarrer leur campagne là où ça urge particulièrement ! Il est bien évident que les investitures officielles, statutairement conformes, et leurs déclarations administratives en préfecture n'interviendront qu'après le Congrès fondateur.

Cela veut dire qu'on peut imaginer que des investitures verbales puissent être remises en cause puisqu'elle ne font l'objet d'aucune déclaration officielle. Je pense que cela ne sera pas le cas, évidemment, parce qu'il n'y a pas grand-chose à redire à ces investitures, mais pourquoi pas. Par contre, il sera nécessaire qu'elles soient validées au regard de la procédure statutaire qui sera adoptée lors du Congrès.

Merci de votre compréhension.

11/10/2007

Démocraties

Tout le monde connaît le mot de Churchill : "La démocratie est le pire des régimes, à l'exception de tous les autres..." En tout cas, si on ne le connaissait pas, on le fait volontiers sien. Il nous parait si juste et profond qu'il nous semble indépassable. Et nous en serions presque amusés de résignation...

Tant et si bien que l'on finit par ne plus émettre la moindre critique à l'égard de la démocratie, qu'il nous semble vain d'en étudier les mécanismes et les paradoxes, "puisqu'il n'y en a pas de meilleur". Ainsi, nous procédons aux votes, fêtons la victoire, acceptons la défaite, et le pouvoir passe de mains en mains, sans sanglantes révolutions.

C'est là, une grande qualité du processus démocratique. Plus de sanglantes révolutions. Mais, il y a aussi des paix sanglantes ou de larmes, au moins.

e807f2f736b5ff1057d71bbbc7d4637a.jpgCar il y a un autre mot, de Benjamin Franklin celui-là, qui dit : "la démocratie, c'est : deux loups et un agneau qui votent pour savoir ce qu'il vont manger au dîner", et qui n'apparaît pas moins vrai. C'est "La tyrannie de la majorité" de Tocqueville (1835). Et c'est, bien avant, le droit de "résistance à l'oppression" de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, droit qui disparaîtra dans la déclaration de 1795, où l'inspiration libérale de John Locke laissera place à la conception républicaine "rousseauiste" de la volonté générale "qui ne peut errer" et donc à laquelle on ne peut légitimement se soustraire.

75da700f2454204e4508a535992f2850.jpgC'est bien le "Législateur" de J.J. Rousseau, issu de la volonté générale, en fait majoritaire, du Peuple souverain, qui agit dans l'intérêt général du même peuple souverain, au nom de tout le peuple souverain.

Ainsi naît un puissant clivage entre les conceptions libérales et républicaines de la démocratie.

Où l'une proclame les droits individuels au dessus de la volonté générale, l'autre proclame cette dernière infaillible. Où l'une s'accommode d'une monarchie constitutionnelle, l'autre contient les prémisses du socialisme (au sens de la doctrine).

Depuis lors, en France, nous croyons en cette conception républicaine. En tout cas, nous voulons y croire. Nicolas Sarkozy est bien le président de tous les français. Il le dit. C'est écrit dans la Constitution. Le gouvernement travaille à l'intérêt général. Pas comme nous l'aurions fait, certes, mais nous voulons le croire. François Mitterrand, en son temps, les gouvernements de gauche, pareil...

Qui oserait penser que la majorité ne pourrait éventuellement gouverner que dans l'intérêt de la majorité ? Qui irait même soupçonner certains de fabriquer des majorités, à coups et coûts de "privilèges" pour conquérir ou conserver le pouvoir ? Serait-ce bien encore cela, la démocratie ?

Je m'égare.

On récapitule. Les deux avantages indiscutables de la démocratie : remise en cause pacifiée des gouvernements et protection efficace de la majorité contre une oppression par une minorité. Inconvénient : quid de la protection de la minorité contre une oppression par la majorité ?

En fait, la conception libérale de la démocratie répond ou s'efforce de répondre à cette limite par une double approche : au delà du principe majoritaire, d'une part la recherche du principe d'unanimité, et d'autre part le cloisonnement du champ démocratique (qui vote sur quoi ?). Autrement dit, la recherche d'unanimité (pas facile), des gens concernés et pas des autres (déjà plus envisageable).

En plus clair encore, la recherche du consensus entre les acteurs de la société civile, et la limitation des prérogatives d'un Etat central omnipotent. Donc, une responsabilisation des citoyens. Sachant que moins d'Etat ne signifie pas "pas de règles" ou "pas d’Etat", mais "ce n'est pas forcément à l'Etat de définir la règle", "l'Etat n'est pas nécessairement, ou par essence, compétent pour définir la règle". Par contre l’Etat est "garant de l’application de la règle".

Ainsi, le pouvoir est rendu aux citoyens dans une démocratie différente et grandement dépolitisée. Plus démocratique, car les majorités sont multiples et variées à de plus nombreux échelons de décision, ce qui fait que les minoritaires ne sont pas les mêmes partout. Ceci invitant naturellement à plus de pragmatisme que la tutelle d'un Etat tout puissant. Un Etat UMP ou un Etat PS, c’est beaucoup moins grave quand l’Etat n’est pas tout et ne décide pas de tout pour tout le monde.

Caractéristiques des sociétés libérales anglo-saxonnes et scandinaves, c'est aussi le projet d'espoir de François Bayrou, dans la lettre même.

29/09/2007

Logiques invisibles

On est homme, parce que l'on est soi et non parce que l'on est hors de soi. C'est l'homme qui fait la société et non la société qui fait l'homme. La clef de la personne se trouve là. Celle de son exil et de sa servitude aussi.

61f8c879630d3c381e5118f0aed69810.jpgL'Histoire le vérifie. Jetons un coup d'oeil sur celle-ci. Les intuitions de Rousseau et de Dostoïevski sont éclairantes.

La culture occidentale a vécu au rythme de la mort et non de la vie, puisque celle-ci se reconnaît dans deux grandes morts. La mort de Dieu et celle de l'Homme, ces deux morts caractérisant l'époque démocratique qui est la nôtre. Nous ne sommes pas simplement à l'époque de la mort de Dieu, annoncée par l'Insensé de Nietzsche dans Le Gai Savoir. Nous sommes aussi à celle de la "mort de l'Homme", annoncée par Michel Foucault.

La mort de Dieu a commencé quand le christianisme est devenu une religion d'État, à la chute de l'Empire romain, avec Théodose. Un "totalitarisme chrétien" s'est mis en place. Le Dieu mystique a été remplacé par le Dieu politique. Il est devenu extérieur et non plus intérieur. L'Etat s'est servi de lui pour faire la police, gendarmer la société en le politisant. Il en a fait une figure rationnelle et juridique, dont la présence est encore prégnante. Que de chrétiens ignorent encore le Dieu intérieur, que l'on découvre dans la liberté, leur attention étant toute tournée vers le Dieu social et moral.

On comprend dans ces conditions pourquoi la culture a connu la "mort de Dieu", à savoir la seconde mort de Dieu consistant à remplacer le Dieu politique par la religion de l'Homme. Celle-ci ayant soif d’intériorité, elle s’est tournée vers l’Homme plutôt que vers Dieu, espérant y trouver la liberté qu'elle cherchait, sans parvenir à la rencontrer. Témoin, le premier humanisme de la Renaissance, qui a été, on l'oublie trop, un humanisme mystique.

Moment bref. Il est arrivé à l'humanisme ce qui est arrivé à la religion. L'humanisme mystique a été remplacé par l'humanisme politique, tout comme le Dieu mystique a été remplacé par le Dieu politique. La seconde mort de Dieu a ainsi coïncidé avec la première mort de l'Homme.

La religion de l'Homme, au lieu d'ouvrir sur l'intériorité, a engendré le culte de l'Homme extérieur. Témoins les grandes religions politiques issues de l'Homme. La République, le Socialisme et le Communisme, le Nazisme. Si, bien évidemment, celles-ci ne se confondent point, elles ont néanmoins un trait en commun. Toutes se sont réclamées de l'Homme. Toutes ont agi pour l’Homme, en mettant en oeuvre une politique.

La religion de l'Homme débouchant sur le totalitarisme, celle-ci a connu le même sort que la religion du Dieu politique. Elle a été bousculée par la seconde mort de l'Homme. Celle que nous vivons aujourd'hui, avec l'avènement de l'individu contre l'Homme, de la Démocratie contre la République, de l'homme sans référence, sans religion de Dieu ou de l'Homme.

Moment singulier. Crépuscule des idoles, mais aussi explosion d'un sacré sauvage, voire barbare. Du fait de la "table rase" effectuée, tout est possible. Tout a du mal à l'être, en même temps, du fait d'un individualisme nihiliste prisonnier de la violence de l'ego. D'où la violence contre Dieu et la schizophrénie d'une telle violence. On veut que Dieu ne soit pas, pour être soi. Mais on voudrait bien qu'il soit quand même un peu, afin de pouvoir lui reprocher l'état du monde.

Dire non à Dieu n'est pas difficile. Dire oui au tragique et à l'absurde est une autre affaire.

11:50 Publié dans Philosophie, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, dieu, democratie, humanisme, mort, homme, totalitarisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook