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25/01/2012

Sondages, pluralisme et pression de groupe...

isoloirs2.jpgTout paraît avoir été dit sur le peu de crédibilité qu’il faut accorder aux sondages : la collecte par téléphone d’une « information donnée » - donc non fiable - , la difficulté d’interroger certaines catégories sociales, les méthodes arbitraires de correction des données propres à chaque institut, la marge d’inexactitude jusqu’à quatre points - selon l’échantillon interrogé - qui réduit à néant le classement des candidats en-deçà de cet écart. D’où vient donc pourtant qu’en période électorale, on en publie autant ? Depuis 1981, le nombre de sondages par élection présidentielle a doublé, passant de 111 à 220 au 12 avril 2007, selon « Le Monde »...

Quoiqu’on ne dispose pas - sauf erreur - d’études incontestées qui mesurent avec précision l’influence des sondages sur un corps électoral, deux données peuvent pourtant expliquer cette boulimie. L’une n’est qu’une approximation qui est souvent avancée : on estime à environ 30 % le nombre d’électeurs qui, sans opinion arrêtée, se détermineraient au dernier moment dans l’isoloir. L’autre, en revanche, est l’enseignement qui a été tiré des expériences menées par Solomon Asch dans les années 1953-1956 sur « la soumission de l’individu à la pression du groupe  ».

L’individu seul face à la pression du groupe

Tout comme les chiffres de ventes de livres ou de films qui sont brandis - « 300.000 exemplaires déjà vendus » par-ci, « déjà 2.000.000 de spectateurs » par-là - les sondages visent, en effet, à placer l’individu isolé devant de prétendus groupes considérables donnés en modèle : « 80 % des Français pensent que...  » Seul devant son poste de télévision, sa source souvent unique d’information, l’individu est livré sans défense à la pression du groupe qui s’exerce sur lui sans partage. Et c’est ici que les expériences de Solomon Asch sont éclairantes.

Des expériences éprouvantes

- Dans leur trame de base, elles consistent à accueillir des groupes d’environ 10 personnes pour une prétendue expérience sur l’acuité visuelle : il est, en effet, demandé à chacun de repérer sur une série de cartes comportant 3 segments verticaux celui qui est égal au segment solitaire présenté sur une autre série de cartes. Quoi de plus simple, surtout quand les différences sont sans équivoque ? Seulement, un seul des participants ignore que les autres obéissent à S. Asch dans leurs choix qui sont souvent absurdes ; il s’agit, en fait, d’étudier uniquement sa capacité à résister ou non à la pression d’un groupe dont l’opinion est pourtant manifestement contredite par l’évidence : le groupe, par exemple, prétend que des segments de 3, 4 ou 5 cm sont égaux à d’ autres de 10, 12 ou 15 cm ! C’est quand même dur à « avaler » !

- L’expérience est éprouvante pour le sujet. Elle le soumet à un conflit intense puisqu’il est écartelé entre deux représentations de la réalité rigoureusement contraires : sa propre représentation des égalités et inégalités de segments et celle de tous les autres participants qui soutiennent le contraire. Le sujet connaît un ébranlement psychologique d’autant plus profond que les deux représentations sont inconciliables. L’une a la force probante de l’évidence : les objets représentés, des segments, sont on ne peut plus simples, élémentaires, excluant toute ambiguïté. L’autre a la force probante du pluralisme des sources dont la convergence accrédite la fiabilité d’une information forcément plus que la source unique qu’est le sujet.

- Ainsi placé devant ce dilemme, ce dernier vit-il un trouble extrême que trahissent ses hésitations, ses silences, ses soliloques, ses sourires embarrassés. Il ressent une véritable angoisse ou bien il s’interroge sur son intégrité physique et psychique, qu’il ait adopté l’opinion du groupe ou qu’il ait maintenu la sienne.

Les enseignements de ces expériences

Ces expériences ont livré ainsi trois enseignements principaux.

- Premier enseignement : une vulnérabilité générale à la pression du groupe.

Le premier enseignement montre qu’à des degrés divers, nul n’échappe à la pression du groupe : l’individu tend à conformer sa représentation de la réalité à celle du groupe. Deux cas de figure se présentent :1- soit le sujet renonce totalement à sa propre représentation fondée sur sa propre perception pour épouser celle du groupe ; et cette attitude se rencontre chez 36,8 % des sujets, soit plus du tiers d’un groupe ! 2- Soit le sujet maintient sa propre représentation, mais au prix d’un profond déséquilibre psychologique qu’il tente d’atténuer par un essai d’explication rationnelle incriminant un problème d’acuité visuelle personnel ou même une illusion d’optique.

- Le deuxième enseignement : la force probante du leurre du pluralisme des sources.

Le deuxième enseignement éclaire ce déséquilibre qui demeure cette fois chez les sujets insoumis : il s’exprime par un état de doute profond sur leur propre représentation : « A moi, disent les sujets cités par Asch, il me semble que j’ai raison, mais ma raison me dit que j’ai tort, parce que je doute de pouvoir être le seul à avoir raison tandis que tant de gens se trompent. » Ce doute est fondé sur le mécanisme de l’hypothèse autovalidante suivante : 1- un groupe constitue un pluralisme de sources plus valide que l’unique source d’un individu ; 2- or, je ne vois pas ce que voit le groupe ; 3- donc je ne peux prétendre avoir raison seul contre tout le groupe.

Or, dans le cas d’espèce qu’est l’expérience de S. Asch, contrairement à la croyance du sujet, le pluralisme des sources n’est pas établi. Le sujet est placé à son insu devant un leurre de pluralisme des sources : les 8, 9 ou 10 participants ne constituent pas des sources autonomes, mais de simples relais dépendant d’une source unique qui dicte les réponses à tous, Solomon Asch. Ce modèle permet de mieux comprendre l’apparent pluralisme des sources qu’on peut observer dans un pays jouissant de plusieurs chaînes de télévision, de radio, ou d’une multitude de journaux, et d’éditeurs. Si ces multiples émetteurs sont dépendants d’une source unique, le pluralisme des sources n’est pas constitué et laisse la place au leurre.

- Le troisième enseignement : le groupe, indicateur de la normalité.

Le troisième enseignement est l’existence chez l’individu d’un profond désir d’accord avec le groupe qui est perçu comme la référence de « la normalité ». 1- Un dissident face à un groupe est considéré comme « anormal », c’est-à-dire hors norme et sa vision n’est pas légitimée : cette position est inconfortable, déstabilisante, énergétiquement coûteuse. 2- Au contraire, la conformité de perception d’un individu à celle du groupe confirme l’individu dans la normalité et légitime son opinion ou son action. Cette position est confortable et rassurante.

Que 38,6 % des personnes choisissent de se conformer à l’opinion même absurde d’un groupe, en dépit du témoignage contraire de leurs yeux, c’est plus qu’il n‘en faut pour modifier les résultats d’un scrutin, surtout quand 30 % environ des électeurs font leur choix au dernier moment ! Sur quels critères s’appuient-ils ? Il peut donc être intéressant de les soumettre à la pression du groupe par des sondages répétés qui indiquent aux plus conformistes d’entre eux « le bon choix » à effectuer.

Les groupes ont beau, dans l’Histoire, avoir multiplié les égarements tragiques, rien n’y fait. [...] René Descartes, avait tranché dans son « Discours de la Méthode », paru en 1637 : « (...) La pluralité des voix n’est pas une preuve qui vaille rien pour les vérités un peu malaisées à découvrir, à cause qu’il est bien plus vraisemblable qu’un homme seul les ait rencontrées que tout un peuple. »

Jean de La Fontaine a renchéri en 1668 dans sa fable « Démocrite et les Abdéritains ». Les habitants d’Abdère traitent Démocrite de fou parce qu’il imagine que la matière est composée d’atomes : ils le "psychiatrisent" donc en invitant Hippocrate à l’examiner. Mais un bref échange avec Démocrite suffit au grand médecin pour découvrir que le fou n’est pas celui qu’on pense et La Fontaine de conclure : « Le peuple est juge récusable. / En quel sens est donc véritable / Ce que j’ai lu dans certains lieux, / Que sa voix est la voix de Dieu ? »

 

[source]

Commentaires

Eh oui, le poids des solidarités horizontales, il n'y a pas que la hiérarchie...

Au fait, je t'ai tagué dans une chaîne !

Écrit par : Hervé Torchet | 06/02/2012

Le cerveau de l’indépendance


Peter est dans une salle d’attente. Une fumée semble provenir d’une bouche d’aération. Il regarde les personnes autour de lui :aucune d’entre elles ne semble la remarquer. Peter se replonge dans sa lecture. Mais maintenant, il sent une odeur de brûlé. Il lève à nouveau la tête : aucune réaction autour de lui, chacun lit tranquillement son magazine. Peter se dit que cette odeur n’est pas si forte, et retourne à sa lecture. Dans cette expérience, ses compagnons de salle étaient des acteurs payés pour ne pas réagir. Devant leur stoïcisme feint, il faudra à Peter dix minutes et une fumée étouffante avant de sortir de la pièce pour signaler que quelque chose ne va pas… Un groupe peut-il nous faire croire n’importe quoi, y compris qu’un feu qui nous menace n’existe pas ?

Dans une expérience encore plus simple datant des années 1950, Solomon Asch, de l’université Carnegie-Mellon, à Pittsburgh, aux Etats-Unis, demandait à des étudiants de comparer la taille de quelques lignes tracées sur une feuille de papier : plus grandes ou plus petites ? Une tâche qu’un enfant de 5 ans peut accomplir sans difficulté. Mais avant qu’ils ne décident, on leur donnait la réponse d’un groupe de sept de leurs camarades. Et dans certains cas, le groupe donnait exprès une réponse unanime… mais fausse. A la stupéfaction des chercheurs, les trois quarts des sujets ont choisi au moins une fois de donner la même réponse que le groupe, alors qu’elle était évidemment fausse. Et la moitié du temps, un sujet sur quatre se conformait au consensus faux (1) ! Le docteur Solomon Asch est mort en 1996, il s’est demandé toute sa vie ce qui pouvait bien expliquer cette incroyable abdication des humains devant les mauvais choix de leurs congénères.

La réponse vient peut-être d’être trouvée grâce à l’imagerie cérébrale fonctionnelle. A l’université Emory d’Atlanta, aux Etats-Unis, Greg Berns a regardé ce qui se passe dans le cerveau au moment où l’on décide de « faire comme tout le monde ». Lorsque la personne dans le scanner apprend ce qu’un groupe a choisi de façon unanime, c’est la perception même de l’objet qui est modifiée ! L’activité des aires sensorielles, qui mesurent, jaugent, évaluent les objets extérieurs, est modifiée par le jugement du groupe, même si celui-ci se trompe clairement. Tout se passe comme si le sujet de l’expérience ne voyait plus la réalité telle qu’elle est, mais la réalité modifiée par l’opinion des autres. La ligne que le groupe dit être plus longue, chaque sujet la verrait, lui aussi, plus longue (2) !

Et lorsque, au lieu de cette plate conformité, le sujet prenait la décision de s’exprimer contre l’avis unanime du groupe, c’était la région de la peur dans son cerveau émotionnel qui était activée. Comme s’il savait qu’il est dangereux d’affirmer l’évidence, de clamer la vérité devant un groupe qui ne la voit pas.

Nous ne sommes donc pas totalement en contrôle de ce que nous percevons. Le manteau de « l’empereur nu » existe bel et bien dans le cerveau qui le perçoit, aussi longtemps que tout le monde dit le voir aussi. Quelle responsabilité cela nous donne-t-il ! S’il est si facile pour un groupe d’écraser le jugement de chacun là où il prend naissance, au cœur même de la perception dans le cerveau, chacun de nous se doit d’être d’autant plus vigilant sur ses choix. Pour découvrir, et pour défendre, une "vérité" qui existe hors des conformismes, il ne peut y avoir que le jugement individuel de celui ou celle dont l’intégrité et le courage sont plus forts que la peur du rejet des autres.

C’est l’exemple que nous ont laissé Galilée, Luther, Darwin, Freud, Einstein ou Martin Luther King. Leurs découvertes ou leurs engagements se sont faits, à l’époque, contre l’unanimité de leur milieu. Aujourd’hui, et sans aller jusqu’à changer le monde, nous avons tous besoin de cette intégrité et de ce courage pour orienter notre vie différemment. Comment éviter, sinon, les modèles généralisés d’hyperconsommation ou de relations superficielles qui abondent autour de nous, et nous autoriser à évoluer vers une vie plus épanouissante ?


David Servan-Schreiber
Septembre 2005


1- S. Asch, « Effects of Group Pressure upon the Modification and Distortion of Judgments », in Groups, Leadership and Men, Research in Human Relationships de H. Guetzkow, Pittsburgh : Carnegie Press, 1951, 177-90.
2- G. Berns, J. Chappelow, C. Zink, G. Pagnoni, M. Martin-Skurski, J. Richards, « Neurobiological Correlates of Social Conformity and Independence During Mental Rotation », Biological Psychiatry, 2005.

Écrit par : buildfreedom | 17/03/2012

Les sondages politiques influencent les intentions de vote des électeurs
Une étude menée par l’institut Mediamento la semaine du 16 avril 2012
http://www.mediamento.com/actualites120420.html

Quel est le pouvoir de persuasion et d'influence des résultats de sondages politiques dans le contexte actuel, quelques jours avant le premier tour des élections présidentielles en France ?

Alors que nous entrons dans une période courte mais discutée d’embargo sur la communication politique, une nouvelle fois de nombreuses voix s’élèvent quant au rôle inducteur des sondages politiques sur les décisions de vote d’un électorat qui semble être, pour une partie non négligeable, encore indécis.

Pour éclairer cette question, Mediamento, institut indépendant d'études cognitives des médias et de la publicité, a décidé de mener une étude scientifique unique en France pour évaluer le degré d'influence de résultats de sondages politiques sur les intentions de vote des électeurs.

Cette étude a été réalisée en collaboration avec des spécialistes de psychologie sociale et de neurosciences de la décision du laboratoire de Psychologie Cognitive (Aix-Marseille Université et CNRS) : Olivier Oullier, Professeur à Aix-Marseille Université, et Pascal Huguet, Directeur de Recherche au CNRS.

Les résultats de cette étude sont pour le moins explicites : les sondages politiques ont une influence sur les intentions de vote.

Les intentions de vote estimées sur l’ensemble des candidats au premier tour de l’élection Présidentielle changent selon l’ampleur de l’écart communiqué par le sondage entre les deux candidats les mieux placés.
24,9% des personnes interrogées changent même de candidat favori dans leurs intentions de vote selon l’ampleur de cet écart.
IMPORTANT : Aucun résultat des intentions de vote par couleurs ou candidats politiques ne sera divulgué par Mediamento, au moins jusqu’au lundi 23 avril 2012. L’étude avait en effet pour objectif de quantifier le degré d’influence des résultats de sondages sur les intentions de vote, et non d’estimer les futurs scrutins.

Mediamento, institut indépendant, a réalisé pour cette étude, un protocole expérimental original. Les participants ont chacun pu voir plusieurs résultats de sondages fictifs à la suite (en rotation aléatoire et sans mention de source émettrice) et ont répondu après chacun de ces résultats de sondages fictifs sur leur intention de vote. Le tout mélangé à des questions sur des sujets autres que la politique pour faire une pause et détourner momentanément l'attention des participants entre deux séries de réponses.

L’enquête a été réalisée moins de 6 jours avant le 1er tour de la Présidentielle 2012, afin de se rapprocher le plus possible de la date butoir où les électeurs seront devant les urnes pour faire leur choix.

Méthodologie

Enquête on-line réalisée par Mediamento auprès d’un panel de 1000 personnes interrogées, toutes inscrites sur liste électorale, et sur une base nationale représentative. Le recrutement et la représentativité de l'échantillon ont été assurés par la société SSI (Survey Sampling International) selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Le terrain d’enquête a commencé le lundi 16 avril 2012, et s’est terminé le mercredi 18 avril. L’enquête était hébergée sur la plateforme AreYouNet.

Protocole expérimental

Une mesure répétée a été utilisée (une même personne devait répondre plusieurs fois à la même question alors que les résultats des sondages évoluaient). Les participants ont chacun vu plusieurs résultats de sondages fictifs.

Par soucis de réalisme, les variations proposées concernaient deux des dix candidats à l’élection présidentielle française dans une fourchette d’écarts d’intentions de vote correspondant aux écarts observés au cours des trois derniers mois dans les sondages. Les 6 sondages fictifs étaient proposés en rotation aléatoire et sans mention de source émettrice. Les participants ont répondu après chacun de ces résultats de sondages fictifs sur leur intention de vote. Le tout mélangé à d'autres questions sur un autre sujet, sous forme de tâche distractrice.

La consigne était " … Voici la liste des 10 candidats ainsi que la possibilité de voter blanc ou de s’abstenir : donnez le nombre de chances sur 100 que vous avez de voter au 1er tour de la présidentielle dimanche prochain pour un des candidats (ou de vous abstenir, ou de voter blanc) … ".

Les résultats sont des résultats buts non corrigés, c’est-à-dire qu’aucune méthode de "redressement" fréquemment utilisée par les instituts de sondage n’a été utilisée.

Afin d’assurer l’indépendance de cette étude, les coûts de cette présente étude ont été entièrement pris en charge par Mediamento : coûts du recrutement du panel auprès de la société SSI (Survey Sampling International), et coûts de la plateforme d’enquête en ligne de la société AreYouNet.

Résultats

En moyenne, les intentions de vote changent en fonction du sondage auquel les gens sont exposés (selon que l’écart dans ces sondages entre les premiers candidats les mieux placés est supposé au coude-à-coude, petit ou grand).
=> 24,9% des personnes ayant participé à l’étude changent de candidat favori dans leurs intentions de vote selon les différents résultats de sondages politiques qui leurs sont exposés pendant l’étude.

Même si les personnes interrogées ne changent pas forcément de candidats favoris dans leur intention de vote selon les différents sondages auxquels ils sont exposés, ils modifient quand même le pourcentage de chance qu’ils votent pour leur candidat favori.
=> 9,6 points est la moyenne entre les écarts des intentions de vote d’un même électeur à un ou plusieurs favoris à chaque intention de vote répétée.

Les 24,9% de personnes qui changent de candidat favori selon les sondages modifient encore plus le pourcentage de chance de voter pour l’un d’eux.
=> Cet écart est encore plus important chez ceux qui changent de personne pour laquelle ils vont voter : il est de 22,96 points.

Citations

Dorothée Rieu, fondatrice et dirigeante de Mediamento : « L’influence est un phénomène très étudié en psychologie sociale et en sciences cognitives, mais ce type d’étude est, à ma connaissance, unique en France voire dans le monde, dans le contexte d’une présidentielle, et avec ce type de méthodologie. Nous avons utilisé la même démarche que pour nos clients : poser des hypothèses, élaborer un protocole, et mesurer les différentes variables ; une méthode issue de la recherche, mais appliquée à une idée à un instant t, à un besoin à un instant t quand il s’agit d’un client ».

Olivier Oullier, professeur à Aix-Marseille Université et Young Global Leader du Forum Economique Mondial : « Nous sommes très souvent enclins à nous conformer spontanément et sans forcément nous en rendre compte à ce que font les autres. Nous pouvons percevoir leurs choix et leurs actions comme une norme sociale. Les résultats de sondages n’échappent pas à cette règle, ils fournissent un instantané de ce que pense une proportion des votants. Depuis des semaines, les discussions vont bon train sur les effets inducteurs des résultats des sondages sur les intentions de vote sans que cela ne soit étayé par des données ou mesuré. A quelques jours de la principale élection de notre pays, cette étude indépendante est la première, grâce à une méthode scientifique, à offrir une véritable mesure d’estimation de l’influence des fluctuations des sondages sur les intentions de vote ».

Pascal Huguet, Directeur de Recherche au CNRS : « Cette étude est intéressante car elle montre que les intentions de vote (estimées pour chaque participant sur l’ensemble des 10 candidats au premier tour de l’élection Présidentielle) changent selon l’écart indiqué par le sondage entre les deux candidats les mieux placés. Savoir que cet écart est faible, fort, ou nul (les deux candidats de tête aux coude à coude) influence manifestement les intentions de vote sur l’ensemble des candidats en compétition. Les intentions de vote répondent ainsi à une dynamique d’influence comparable à celle bien connue depuis les années 60 en psychologie sociale dans le domaine dit de la formation des impressions ».

A propos de Mediamento

Mediamento est un institut indépendant.
Mediamento, crée en 2009, est le premier Institut d’Etudes Cognitives des Médias et de la Publicité. L’institut Mediamento a été fondé et est dirigée par Dorothée Rieu, qui est titulaire d’un doctorat en Neurosciences. Mediamento applique les modèles cognitifs provenant de la Recherche Universitaire en Sciences Cognitives, pour mener des études marketing pré et post-tests d’efficacité ainsi que des études scientifiques sur tout support media en évaluant le comportement cognitif face à des messages de communication. Spécialistes de l’analyse des fonctions cognitives telles que la mémoire, l’attention, la perception, l’influence sociale, par des mesures explicites et implicites, l’institut Mediamento propose aux différents acteurs de la communication (annonceurs, agence media, régies, organismes publics) des études fournissant un diagnostic scientifique de leur communication ou de leur support ainsi que de multiples indicateurs d’optimisation.

Contact Media

Dorothée Rieu (Mediamento)

mail : contact@mediamento.com

Écrit par : buildfreedom | 20/06/2012

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