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18/06/2009

Allégorie de la colère

La colère, maladie ou symptôme ? La colère, encensée par le révolutionnaire (qui en fait un rempart contre l'injustice sociale), est suspecte si elle s'empare de l'homme aux idées moyennes. Elle le stérilise, le livre tout entier à autrui. Celui que l'on peut faire "exploser" montre de lui-même qu'il lui manque, du côté de l'âme, la faculté de contrôle qui fait tout l'homme. A-t-on dit que, dans l'escarmouche tragique qui opposa François Bayrou à Daniel Cohn-Bendit, l'un comme l'autre ont cédé à la colère ? Bayrou s'est laissé aller à la dénonciation, Cohn-Bendit a versé dans l'injure jubilatoire. Episode peu glorieux où tous deux étaient emportés par la colère. Mais celle de Bayrou, au soir de la défaite, s'est transformée en aveu grimaçant de faiblesse; celle de Cohn-Bendit, transfigurée par la victoire, est devenue audace, espièglerie, écho attendri de ce "Dany" photographié en 68, rouquin goguenard défiant les CRS.

02181028-photo-clash-bayrou-cohn-bendit-le-4-juin-2009-sur-france-2.jpg"Bayrou contre Cohn-Bendit, ou le sens d'une escarmouche"

Des deux côtés, l'accumulation primitive de la colère, éclatant en plein débat public, était évidente. Chacune rencontrant ou non un ressenti populaire, "ressentiment" offert en spectacle avec invitation à faire son choix : le blême ou le fâché tout rouge ? François Bayrou avait giflé un enfant, espiègle justement, qui "lui faisait les poches". Le geste était fort, adulte, d'une curieuse virilité : c'était pendant la présidentielle de 2002, comme une répétition, anecdotique, d'une posture perdante à venir. Nul doute que, sur ce plateau de télévision, ce théâtre où les rôles se distribuent en direct, Cohn-Bendit a choisi celui de l'enfant faiseur de poches. La posture "révoltiste", pulsion bien française, teintée d'infantilisme (cette tendance chez tout le monde "à se plaindre de tout le monde", dit Sloterdijk), correspondait à l'attente d'un électorat peu décidé, mollasson face à l'Europe. Le thème écologique, avec ses accents apocalyptiques et sa culpabilisation floue, a récupéré ce ressentiment diffus, au point que les idées centristes elles-mêmes, ou du moins celui qui les incarne, sont passées pour violentes. Mais l'allégorie, qu'on pourrait appeler "Europe et la Colère", serait incomplète sans le personnage de fond de scène, qui, au théâtre, "récupère", cet acteur principal qui sait quand il faut "sous-jouer" alors que les autres s'époumonent. Sarkozy, comparé à Louis de Funès, est désormais de plus en plus Gabin, Ventura, et c'est à lui, ou en tout cas au statu quo dont il a besoin pour poursuivre ses réformes, que la colère a profité.

 

[Les libéraux du Mouvement Démocrate]

04:09 Publié dans Débats et conversations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bayrou, modem, europeennes, debat, cohn-bendit, clash | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/06/2009

Deux analyses partagées...

 

Celle de Bernard Lehideux et celle de Jean-Marc Lech, co-président d'IPSOS...

29/05/2009

Débat Marielle de Sarnez / Daniel Cohn-Bendit sur BFMTV

01/05/2009

François Bayrou au JT de France2

05/04/2009

No more business like show-business (Irving Berlin revisited)

bowie_on_bowie.jpg''I don't even know why I would want to be on a label in a few years, because I don't think it's going to work by labels and by distribution systems in the same way,'' he said. ''The absolute transformation of everything that we ever thought about music will take place within 10 years, and nothing is going to be able to stop it. I see absolutely no point in pretending that it's not going to happen. I'm fully confident that copyright, for instance, will no longer exist in 10 years, and authorship and intellectual property is in for such a bashing.''

''Music itself is going to become like running water or electricity,'' he added. ''So it's like, just take advantage of these last few years because none of this is ever going to happen again. You'd better be prepared for doing a lot of touring because that's really the only unique situation that's going to be left. It's terribly exciting. But on the other hand it doesn't matter if you think it's exciting or not; it's what's going to happen.''

NewYork Times - 09/06/2002 - David Bowie, 21st century entrepreneur

04/04/2009

Université Populaire du Mouvement Démocrate - Le direct

27/03/2008

MoDem : que nous révèle le « buzz du découragement » ? Une analyse pertinente de Fotini Sidéris-Bach

"L'article du Monde daté du 27 mars ("sur internet, les blogueurs écrivent leur désarroi après le revers du MoDem") qui relaie certaines expressions de désarroi de militants de la blogosphère MoDem, témoigne d'un travers de notre mouvement : une forte propension à générer successivement et de manière disproportionnée de l'enthousiasme puis du découragement, par un phénomène d'entraînement collectif qu'on pourrait assimiler à du buzz.

Nous avons effectivement assisté au cours de la campagne présidentielle à l'essor d'un mouvement politique nouveau, notamment porté par un meilleur accès à l'information des citoyens grâce à l'internet. Ce mouvement s'est depuis paradoxalement livré de fait au dénigrement involontaire, mais certain, de ce même idéal démocratique et citoyen au nom duquel il s'était organisé en structure politique.

Comment cela est-il possible ? Tout simplement parce que nous exprimons sur la blogosphère MoDem ce qui est au coeur de nos contradictions de militants et de citoyens.

Nous suivons un idéal démocratique revisité par la société du savoir et des nouvelles technologies, qui consiste à prôner la libre expression de tout un chacun via l'internet (cet outil libérateur d'énergies citoyennes) et sa contribution libre à la construction d'un mouvement qui se voudrait par conséquent différent des partis classiques (grâce à une information circulant de manière transversale).

Comme chacun se sent co-responsable de ce bien collectif qu'est le MoDem, les frontières entre élus et électeurs internes du MoDem se trouvent complètement biaisées, redistribuées de manière inédite : plus de légitimité des élus s'ils ne correspondent pas aux attentes d'écoute démocratique permanente des militants et plus de militants s'ils ne sont pas reconnus comme des décideurs à part entière aux côtés des élus (grâce notamment à une communication qui se veut non-hiérarchique).

Parallèlement à cela, nous prônons la responsabilisation du citoyen, la défense de valeurs que nous voulons pérennes et un engagement pragmatique et volontaire pour affronter les défis à l'échelle du parti, de la société française et de l'humanité.

Mais dans les faits, ces fortes attentes se heurtent au principe de réalité, faisant finalement d'une bonne partie de cette blogosphère MoDem (pourtant minoritaire par rapport au nombre des adhérents), un miroir grossissant de nos insuffisances : 

Un maximalisme qui provoque le défaitisme

Nous voulons dépasser les clivages traditionnels dans un élan de solidarité nationale ("la France de toutes nos forces")  mais nous éprouvons un malaise destructeur dès que ce dépassement ne se fait pas dans une victoire éclatante, immédiate, ce qui nous ramène in fine à une conception guerrière de la politique.

Si le but ultime d'un combat électoral est bien de gagner pour pouvoir peser (seule la victoire pouvant assurer la promotion des idées par le maillage des élus ou le contrôle des leviers du pouvoir), l'ampleur démesurée que prend notre déception post-électorale (aux législatives et aux municipales) prouve que nous ne concevons notre identité actuelle en construction que dans notre opposition à d'autres et non par rapport à nos propres valeurs, renforçant ainsi ce positionnement même de "ni-ni" politicien que nous combattons pourtant vivement quand il nous est reproché par nos adversaires ou les medias.

Cela ne serait pas dérangeant si nous faisions preuve de plus de patience et d'indulgence face aux imperfections d'un mouvement récent, dont la doctrine politique et les modalités d'action sont encore à définir. Le problème est que le résultat de cette impatience est une versatilité qui nuit à l'action, à la projection sur le moyen et le long terme.

Une parole qui remplace l'action

Nous réclamons la démocratie en interne, mais les principes de cette démocratie étant portés, dans un parti en construction, à la fois par chacun de nous (c'est à dire partout) et par un centre de décision introuvable car encore faible ou contesté (donc nulle part), nous ne pouvons finalement faire confiance qu'à nous-mêmes et à ceux qui partagent nos opinions le temps d'une campagne ou d'un échange ponctuel de points de vue.

Ces échanges d'opinions en deviennent par conséquent souvent plus précieux que l'action, car la parole ne précède ou n'accompagne plus vraiment l'action (qui devrait être le but même du combat politique) mais finit par la remplacer comme source d'identité et de positionnement. Or seule l'action peut permettre l'affirmation véritable de l'identité et des valeurs d'un groupe.

Des repères collectifs incertains

Nous recherchons éperdument des repères collectifs, une idée du collectif dans laquelle notre individualisme trouverait une justification noble, puisque mise au service d'un idéal commun. Mais au fond de nous-mêmes, nous doutons de tout, et surtout du lien qui nous lie à d'autres dans un contrat d'association pourtant librement consenti, matérialisé par notre carte d'adhérent. Ce lien nous le brisons aussi facilement que d'autres contrats d'association au sein de la société dès lors qu'il n'est plus au service de notre épanouissement personnel, de l'idée souvent très noble que nous nous faisons des modalités et de la finalité de notre action (refus des compromis dégradants…), et donc de notre personne.

Il est vrai que, plutôt que de nous offrir le confort de repères bien définis, le positionnement nouveau que nous avons choisi nous force à évoluer dans une situation inconfortable faite  d'incertitudes, de tâtonnements, d'échecs… or nous craignons plus que tout cette liberté nouvelle car elle est dure à assumer.

Une conception paradoxale du leadership et de la hiérarchie

Bien qu'à la poursuite d'un idéal démocratique, nous voulons nous reposer sur un leader fort, fiable, en qui avoir confiance, mais nous nous détournons de lui dès lors qu'il n'incarne plus cet idéal absolu d'homme dominant la situation car omniscient et omnipotent, capable de mener ses troupes au combat et à la victoire tout en respectant des idéaux nobles (pourtant parfois contraires à l'efficacité de son action de commandant de troupes).

Parallèlement, dès que ce leader assume d'une manière ou d'une autre son rôle nous crions au déni de démocratie (il se détache du lot en assumant seul des décisions) et dénonçons la quête d'une ambition personnelle.

Cette contradiction vaut par extension pour toute forme de leadership au sein du MoDem, étant par ailleurs renforcée par le débat cadres UDF contre militants MoDem, anciens contre nouveaux... Ce débat se décline parfois de manière démagogique en un clivage entre dirigeants détenteurs du savoir et soupçonnés de ne pas vouloir le partager (car "le savoir c'est le pouvoir") et la masse des militants se considérant (souvent à juste titre) maintenue volontairement dans l'ignorance des décisions alors qu'elle se considère co-responsable du MoDem.

Cette dérive démagogique se retrouve dans les arguments de certains représentants ambitieux de la jeune génération, désireux de s'affirmer comme un recours face à la hiérarchie en brandissant la défense des militants, des adhérents de base MoDem contre le sommet hérité de la vieille UDF (dont ils font d'ailleurs paradoxalement parfois partie, étant issus pour certains de ses rangs).

Le refus des contraintes de l'action militante

Nous prônons le respect, la formation du militant et par extension l'éducation de nos concitoyens (auxquels nous voulons d'ailleurs ouvrir les yeux) comme la voie susceptible d'amener à la responsabilisation du citoyen, seule garante d'une société équilibrée, où les décisions seraient prises avec lucidité et courage. Nous tendons cependant à mépriser ceux qui, au sein du MoDem, n'ont pas, à nos yeux, atteint ce "haut degré de conscience citoyenne",   conscience que nous assimilons plus souvent à une forme de critique maximaliste suffisante (nous jugeons sans ménagements le réel par rapport à un idéal), qu'à une lucidité assumée mais bienveillante, donc sereine, par rapport à la réalité.

Nous ne voulons ainsi en aucun cas être assimilés à ceux qui se contentent d'être de simples militants actifs sur le terrain, apportant modestement mais avec constance leur contribution à l'élaboration du projet de leur parti et respectant les principes de hiérarchie et de discipline de parti comme condition indispensable pour atteindre la victoire (l'action étant bien le but ultime de la politique). Or le militantisme politique, s'il n'exclue pas, loin de là, l'indépendance d'esprit et le débat, pose cependant comme pré-requis les principes de rigueur, d'esprit d'équipe et de discipline pour atteindre l'objectif d'une action efficace. C'est malheureusement une forme de conscience que nous ne voulons pas admettre comme telle, la jugeant servile, alors qu'elle exprime un choix véritable.

Conclusion : un phénomène de décantation somme toute naturel

En guise de conclusion, je souhaiterais dire que nous participons à un mouvement encore en construction, et que s'il est bien sûr plus qu'important de participer aux débats d'idées, à la définition des principes qui présideront à notre action, à la dénonciation des écarts entre les actes et les paroles, il n'est cependant en aucun cas légitime de considérer que le but premier d'un parti politique est de permettre l'épanouissement, dans un régime de transparence démocratique totale, des citoyens qui le composent.

Son but premier est de promouvoir par l'action politique externe (élections) les conditions économiques, sociales, matérielles d'un mieux-être pour nos concitoyens, définies dans un programme électoral.

C'est pour cela même que nous nous sommes engagés en politique, en toute connaissance de cause. Ce choix implique d'être cohérents et constants dans notre action, quelles que soient les difficultés, désaccords, doutes rencontrés.  Il implique par conséquent la responsabilité des militants et non le spectacle désolant de leur versatilité. C'est pourtant cette même versatilité que nous reprochons à nos concitoyens, qui brûlent le lendemain ce qu'ils vénéraient la veille.

En définitive, je dirais que le buzz que nous constatons n'est pour beaucoup que le résultat naturel de la décantation de toutes ces énergies disparates réveillées par l'éclatante campagne de François Bayrou aux présidentielles, et qui découvrent, pour beaucoup d'entre-elles, l'écart naturel entre la soif d'idéal (plus facilement exprimable et donc amplifiée sur internet) et la réalité aride de l'action politique. C'est à chacun de nous de faire le choix le plus cohérent avec sa conscience de citoyen militant ou de citoyen tout court. La balle est définitivement dans notre camp."

[source]

14/03/2008

Apothicaire et demi

Nombreux sont ceux qui commentent sévèrement la publication par le siège d'une moyenne des résultats de nos listes de près de 16% au premier tour des élections municipales. Pourtant... 

G... : "Plusieurs l'ont constaté précédemment : pas 16 ni 15%, mais à peine 12% sur ce tableau prétendument officiel, les erreurs de calcul grossières ont été commises, la moyenne des pourcentages réalisés n'a jamais fait le résultat moyen ! De plus, les plus gros scores sont réalisés par des listes "divers droite" ou "majorité-centristes" qui sont souvent partis au NOUVEAU CENTRE ! Rien ne sert de se gausser de résultats trafiqués, ou bien oublions l'idée d'une charte éthique !

Le calcul du résultat réel (source ministère intérieur) avec les mêmes communes donne : 674.000 voix sur 5.531.000 suffrages exprimés, soit 12,19% (tableau complet ici )

Sans les "divers droite" et "majorité centristes", le total est 522.000 voix sur 5.053.000 suffrages exprimés, soit 10,32% (tableau restreint )

Ces erreurs grossières ne servent personne, car nous avons besoin d'analyses réalistes de la situation !"

Vous faites une double erreur :

La première est de penser que l’on vous manipule. Vous dites : « la moyenne des pourcentages réalisés n'a jamais fait le résultat moyen ! ». Mais personne ne dit le contraire ! Lorsque l’on dit que la moyenne des résultats de nos listes est de X% (votre objection sur le contenu de la liste est recevable, mais c’est un autre problème), on dit la stricte vérité.

Que vous soyez tentée d’interpréter ce chiffre autrement est votre problème. Que vous soyez tentée d’interpréter ce chiffre comme le pourcentage en voix de la somme des suffrages portés sur nos listes sur la somme des suffrages exprimés sur ces villes, c’est votre problème. C’est d’autant plus votre seul problème que ce pourcentage dont vous revendiquez par ailleurs un calcul très juste ne présente, lui, aucun intérêt statistique et c’est là votre deuxième erreur.

Cette deuxième erreur est une erreur logique : vous additionnez des chiffres qui ne s’additionnent pas. Lorsque vous faites une étude d’opinion, la première des règles exige de poser à l’ensemble du panel strictement la même question. Ce qui n’est pas ici le cas. Parce qu’il s’agit précisément d’une élection locale, et qu’à ce titre, les réalités et enjeux de chaque scrutins sont dissociés, et que celles et ceux des villes plus peuplées n’ont pas une valeur intrinsèque supérieure à celles et ceux des villes moins peuplées.

Je vous donne un exemple : nous demandons aux habitants de la capitale A s’ils préfèrent les fraises aux courgettes, aux habitants du village B s’ils préfèrent la mangue aux pommes de terre, aux habitants de la bourgade C s’ils préfèrent la poire au poireau, et ainsi de suite, la banane à la tomate, l’ananas aux carottes, etc… Que penseriez-vous d’une étude qui conclurait de ces questionnaires que X% des français préfèrent les fruits aux légumes ou le sucré au salé ? Ne serait-ce pas quelque peu hasardeux ?

Donc la seule opération qui intègre les réalités et enjeux locaux est celle de la moyenne des résultats. Par contre, comme je l’ai dit ailleurs, à nous de ne pas les interpréter autrement et d’en tirer des conclusions erronées ou fantasmatiques du type : nous ferions le même pourcentage sur un scrutin national, ou la stratégie de listes indépendantes est un succès partout.

Reste qu’à mon sens, même 12,74% (en référence à votre calcul) est une moyenne très probante et encourageante.

G... : "Avec des raisonnements de jésuites, on comprend mieux la misère annoncée pour ce parti ! Je ne vois pas l'intérêt de se gausser de résultats manifestement faux !

Petit exemple (extrême) de la méthode employée par le siège :

  • NICE          = Hervé CAEL 3,11%
  • LOUVRES  = Guy MESSAGER (maire sortant) 69,25%

Moyenne 36,18% ............ ceci n'a STRICTEMENT aucun sens ! En réalité sur ces deux villes : suffrages exprimés 124 767 ; voix modem 5 896 ; moyenne réelle des suffrages pro-modem =  4,73%"

Vous ne m'avez pas compris.

Personne au siège, ni moi d'ailleurs, ne prétend que nous avons fait 16% des voix sur l'ensemble des villes où nous étions présents ! Pourquoi voulez-vous que nous prétendions cela alors même que j'essaie de vous expliquer en quoi cette totalisation n'est justement pas pertinente ?

Votre exemple est caricatural mais il est surtout hors de proportion. Une moyenne sur 350 villes est plus significative qu'une moyenne sur 2. Toutefois, je vais conserver cet exemple pour vous montrer que votre totalisation n'est pas non plus significative en l'espèce : certes, les suffrages pro-MoDem ne représentent que 4,73% du total, voire 36,18% en moyenne des résultats, pourtant dans votre exemple : 50% des villes sont administrées par le MoDem ! Etonnant, non ?

Imaginons que tous les candidats MoDem aient été les seuls à s'opposer à la construction d'une déchetterie sur leur ville. Et bien, malgré les 96% de niçois et les 63% de notre panel favorables à cette construction, il n'y en aura pas sur la commune de Louvres !

Voyez que c'est la totalisation qui n'a pas de sens car elle ne tient pas compte de l'aspect local du scrutin et de la diversité des questions posées aux différents électeurs. Le MoDem peut être favorable à la construction d'un terrain de foot dans telle ville et préférer une bibliothèque dans une autre, sans être idéologiquement sportif ou littéraire...

La seule base valable qui tienne compte de l'aspect local du scrutin municipal est celle des résultats par villes. Maintenant, je ne conteste pas que la moyenne soit le seul indicateur pertinent. Il conviendrait d'étudier la mesure médiane, la mesure modale ainsi que les mesures de dispersion et de variabilité (étendue, variance, écart interquartile). Voyez qu'il y a matière, mais sur la base des résultats par villes et non sur des totalisations inter villes qui ne répondent à aucune question posée.

G... : "Mais pourtant Azières et le site MoDem s'obstinent à proclamer des âneries ! 16% des VOIX ?

Municipales : 16% des voix pour le Modem sur les 350 villes où se présentaient des listes autonomes

Après le premier tour des élections municipales, les principaux chiffres et analyses des résultats des candidats du Mouvement Démocrate montrent la réalité et la force de la ligne d'indépendance portée par le Modem..."

Navré de vous lasser, mais j'insiste.

J'admets que si l'on s'arrête au titre de l'article, cela prête à confusion. Mais si on lit l'article signé Eric Azière, il dit ceci : "Au total, sur près de 350 villes où se présentaient des listes autonomes, le Modem recueille en moyenne près de 16% des voix, ce qui confirme son ancrage territorial."

Il ne dit pas du tout ce que vous croyez entendre et qui s'énoncerait ainsi : "Au total, sur près de 350 villes où se présentaient des listes autonomes, le Modem recueille près de 16% des voix, ce qui confirme son ancrage territorial."

C'est tout à fait différent.

G... : François Bayrou : "Partout où nous avons été candidat, nous avons réalisé une moyenne de 15 % des voix. C'est un très gros score"

On fait donc dire au chef n'importe quoi !

Pardonnez-moi mais François Bayrou parle de moyenne ! Il ne dit pas : "Partout où nous avons été candidat, nous avons réalisé 15% des voix au total"

C'est le terme de moyenne qui est important. Soit on est sur une moyenne, soit on est sur une totalisation.

Sur votre tableau 3, en bas, vous parlez d'une "fausse moyenne" de 12,74% et d'une "vraie moyenne" de 10,32%, mais expliquez-moi en quoi 10,32% est une moyenne ? Une moyenne de quoi ? En vérité, cela n'est pas une moyenne du tout : c'est un pourcentage sur une totalisation, ce qui n'a rien à voir !

04/03/2008

Lettre à un militant en mouvement

Les liens sont accessibles aux inscrits sur e-soutiens, dans le groupe Mouvement Démocrate

 

Bonjour,

Je comprends très bien la défiance qui peut vous animer, défiance légitime dans les conditions locales que vous m'exprimez. N'arrêtez toutefois pas la publicité de votre intéressant travail à votre représentation locale. Il peut être porté par n'importe quel(s) conseiller(s) du territoire.

J'imagine que c'est précisément cette volonté de publicité plus large qui motive votre engagement au sein de "Construire en Mouvement". Je voudrais vous alerter sur cette stratégie. Je regrette de ne pas l'avoir déjà fait, d'autant que je m'étais promis de revenir vers vous suite à votre précédent message. C'est que le temps me manque pour approfondir, au point de n'avoir pas répondu aux provocations de [sumergocogito], c'est dire...

Mon problème avec "Construire en Mouvement" ne réside pas dans la qualité ou la sincérité du travail qui pourrait en sortir de la part d'adhérents honnêtes et sans arrières pensées, mais dans l'instrumentalisation dont ceux-ci, vous inclus, font et vont faire l'objet au travers d'une stratégie délibérément voulue par ses initiateurs, Eric Julliard et Farid Taha.

Cette stratégie, qui s'affiche constructive, est en fait purement déstabilisatrice. Elle vise à fédérer un maximum d'adhérents sincères autour d'une démarche qui n'est statutairement pas recevable et donc vouée à l'échec, vouée à l'échec à double titre lorsque l'on sait de quelle manière ils ont l'intention de l'imposer aux instances. Il s'agit pour eux de faire percevoir cet échec pourtant écrit dans nos statuts comme un déni de démocratie, une fin de non recevoir à toute idée de fonctionnement démocratique du Mouvement, et ceci de la manière la plus retentissante et la plus publique possible.

Cette stratégie vise à déstabiliser Bayrou pour lequel ils débordent d'un ressentiment à la dimension de leur ego éreinté et alimenter leur propre projet politique, citoyen disent-ils, sur les frustrations des adhérents les plus impatients qu'ils espèrent détourner en nombre.

Bien sûr, je n'avance pas tout ceci en l'air et il est fort possible que j'envoie l'artillerie directement sur e-soutiens. Je sais que vous n'y êtes pas favorable et que vous prônez courageusement le rassemblement mais je pense que celui-ci ne pourra intervenir, et j'y serai alors favorable sans exclusive, qu'après une clarification de certains discours. Pour l'instant, je constate que [sumergocogito] se contente d'essayer assez piteusement de désamorcer l'attendue salve de l'artillerie susdite

Bref, ne vous découragez pas pour autant. Il y a un nombre tout à fait majoritaire de conseillers et de délégués nationaux favorables à la valorisation des adhérents, la formation en interne et une organisation transversale parallèle à la pyramidale (là, je me surpasse !!) de notre mouvement.

Bravo encore pour votre travail et votre abnégation,

Amicalement.

30/11/2007

Pour la route...

Voici compilées, quelques-unes de mes remarques publiées ici ou là, et qui n’ont guère suscité de réponses. Pourtant, elles me semblent au cœur du débat et propres à alimenter la réflexion sur les statuts et au-delà.

P... : "Qu'est ce qui fait l'essence du MoDem ..?? J'écrit bien "qu'est ce qui" et non pas "qui"..."

Question essentielle, donc, P.... Quoi et non pas qui.

Pour moi, l'essence du MoDem, c'est l'idée que François Bayrou a défendue pendant la campagne présidentielle, c'est-à-dire son projet d’espoir. C’est à ce projet défini que j’adhère  et c’est l’idée que je veux porter. C’est le sens de mon engagement. C'est bien un concept et non une ou plusieurs personnes. Ce concept là, tout à fait indépendamment du nombre de personnes qui pourraient le porter. Je vais donc jusqu’à affirmer que, pour moi, la base du MoDem, c’est l’idée, cette idée et non l’adhérent passé, présent ou à venir.

Ce raisonnement personnel, mais que j’ai le devoir de partager, a des conséquences notables au regard des évènements qui nous occupent.

Tout d’abord, je ne lie pas la pérennité de mon engagement au Mouvement Démocrate à une quelconque forme définitive ou provisoire des statuts. Même si celle-ci n’a pas ma préférence, elle n’oblitèrera pas mon ambition pour le progrès de nos valeurs et le projet d’espoir de François Bayrou. Donc, aucune chance que je ne rende ma carte.

Il faudra que l’on m’explique, d’ailleurs, le charmant paradoxe qui voit certains, légion parait-il, hérauts sublimes de la démocratie que rien n’arrête pas même les contradictions, suspendre aux suffrages démocratiques du Congrès, les conditions de la poursuite de leur engagement « démocrate », si et seulement si ces suffrages leur étaient favorables !

Nous sommes là devant ce que j’appelle le « malentendu démocrate ». Où l’on confond l’objectif avec les moyens sans en tirer les conséquences.

Conséquences sur la démocratie interne : quelle démocratie ?

Parce que si l’adhérent est la base, cela veut dire, en réalité, que la majorité des adhérents est la base. Outre le fait que les majorités vont et viennent au gré des vents, que peut-il rester de l’engagement de la minorité ?

J’avais déjà écrit ceci, il y a quelques semaines :

« Le pire, c'est que je crois que ceux qui ne pensent pas comme moi, ceux pour qui l'adhérent est la base, ne sont pas différents de moi : ils se battent aussi pour des idées auxquelles ils croient, et ils ne se battront pas pour des idées majoritaires si ce ne sont pas les leurs. La preuve, c'est qu'ils menacent de quitter le mouvement si les statuts approuvés démocratiquement ne leur convenaient pas. Ils ont un raisonnement paradoxal et n'en tirent pas les conséquences, ce qui est dommage. »

Où l’on comprend qu’à coup de scrutins, autant de coups de haches seront portés dans nos rangs.

Comment se peut-il qu’une telle évidence puisse échapper aux plus observateurs d’entre nous ? Regardons-nous en face ou vus d’en face : voici plusieurs milliers de personnes qui partagent le même projet politique. Unis en mai, nous voici divisés, profondément divisés. Pourquoi ? Parce que nous allons voter.

Est-ce là notre profonde ambition ?

A... : "Mais  si on commence à me dire (toi et FB)  que finalement la démocratie interne c'est pas si important et que le mode militaire c'est plus efficace , alors là , sérieusement , j'ai les dents agacées"

Non cela n'est pas ça, A.... Je vais essayer de te décanter ses propos, qui sont aussi les miens, et je suis presque sûr que l'on va se rejoindre.

François et moi avons quelques fondamentaux communs dont ceux-ci : nous aimons le consensus et nous n'aimons pas les scrutins (voir mon article). Ce qui est logique. Pour nous, la démocratie, c'est conscience et responsabilité, c'est à dire : on discute et on se met d'accord. Et non pas : on discute et comme on n'est pas d'accord, on vote.

Le problème, c'est que pour la plupart d'entre nous, la démocratie, c'est : on vote. Point barre. J'ai été frappé par ce malentendu, depuis longtemps sur ce forum, mais notamment au cours du Café démocrate de Quitterie auquel j'ai assisté. Il est dommage qu'il n'y ait pas de vidéo de ce passage (il s'en est fallu de peu, le clip intitulé Conscience et responsabilité commence justement sur la fin de la "preuve"). Mais la retranscription de Frédéric le résume ainsi :

"Parce que je pense que le vote n’est pas tout dans la démocratie (quelqu’un : "c’est un des fondements"). C’est un des exercices (la même personne : "ah oui - nécessaire"). Nécessaire, mais un des modes. Pour moi, la démocratie, c’est conscience et responsabilité. C’est un processus d’accouchement. (la même personne : "et un état d’esprit, on est bien d’accord")."

Or, ce qui est frappant, c'est cette volonté de son interlocuteur de se rassurer lui-même en concluant "on est bien d'accord", alors que non, pas du tout ! Le malentendu était beaucoup plus palpable qu'on ne le perçoit dans cette retranscription. D'abord l'affirmation de François qui est interrompu, choses rare, par un participant choqué. Puis François le corrige une première fois en déniant le caractère fondamental du vote pour le qualifier d'"exercice", puis "nécessaire, mais...", etc...

Tout ça pour dire, A..., que la démocratie interne au mouvement est possible, dès lors que l'on s'entend sur le terme. Il ne s'agira donc pas de trop de démocratie "élective" mais davantage de "participative". Il s'agira de permettre à chacun de trouver sa meilleure place au sein de notre mouvement dans l'intérêt de nos valeurs et de leur rayonnement. Toutes choses peu inscriptibles dans des statuts, malheureusement.

Donc oui, de la démocratie. De la démocratie pour la réflexion, mais de l'autorité pour l'action et le discours.

C : « le raccourci trompeur de faire penser que respecter ce que nous prônons pour la France en notre sein aboutirait forcement à des débats internes est à mes yeux idiot »

François Bayrou répond à une objection précise : il nous faudrait respecter en notre sein tout ce que nous prônons pour la France, or nous prônons le pluralisme pour la France. Que doit-il advenir d'un parti politique qui soutient ou propose plusieurs politiques à la fois ? Rien. Il nous faut une unité et vous y êtes sensible, mais alors si notre discours doit être l'émanation de nos débats internes, comment ceux-ci pourraient-ils ne pas avoir lieu ? On comprend que le pluralisme en interne doit être contenu car en fait, nous devons représenter une composante unitaire d'un pluralisme plus large, et lui nécessaire, qui est celui de la démocratie française.

Il s'agissait, à travers cet exemple de révéler cette "fausse symétrie", rien de plus.

A mon sens, le Mouvement Démocrate n'a pas vocation à débattre d'un projet neuf mais à porter l'existant en l'adaptant. Projet auquel on adhère ou pas. Ce qui ferait déjà un débat de moins...

"Non la véritable question c'est considère-t-on nos valeurs comme supérieures à notre but ou pas"

Notre but, c'est de "concourir à l'expression du suffrage universel" et être élus pour appliquer une politique conforme à nos valeurs. Pas seulement être élus. Donc nos valeurs sont indissociables de notre but. Sont-elles inférieures à lui ? Certainement pas mais il faut en définir le champ d'application.

Car je prends un autre exemple : nous sommes démocrates, donc nous nous plions aux décisions de la majorité. Un tel raisonnement voudrait que nous nous rangions au coté de Nicolas Sarkozy afin de l'aider à appliquer sa politique choisie par la majorité des français. Or, nous n'en faisons rien.

Voyez que cela n'est pas si simple.

F..., à propos de la représentativité du Congrès : « Quand même, j'ai du mal à avaler l'idée qu'un corps intermédiaire, qui plus est partiellement constitués de personnes désignées, soit plus représentatif qu'une population de membres dans son entier. […] Certains acceptent cette idée, d'autres pas...Quel que soit le point de vue, c'est une question d'idéologie, et on ne peut trancher entre deux points de vue idéologiques... […]L'idée de représentativité est susceptibles de toutes les argumentations contraires...et seuls les abus réels peuvent être invoqués; or, et certains ne se privent pas de le dire: c'est une fondation, donc il n'y a pas de base. Raison de plus pour moi, de les soigner... »

Bien sûr, rien n'est plus représentatif d'une assemblée que l'assemblée elle-même : qui pourrait vous représenter mieux que vous-même ? C'est évident, mais je voudrais aussi vous mettre en garde contre une fausse symétrie qui vous fait avancer l'argument idéologique là où il n'a pas entièrement lieu d'être.

Parce que l'adhésion à un parti politique n'est pas synonyme d'une demande d'expression ou de légitimité d’expression. Beaucoup de gens, un très grand nombre même, adhèrent au Mouvement Démocrate pour apporter, concrétiser, prolonger leur soutien à François Bayrou, à ses idées, à son discours, à son projet, rien de plus. L'adhésion simple est la plus commune forme de soutien, le type d'engagement que vous défendez en est une autre.

L'adhérent simple soutient ainsi une certaine idée, le projet d'espoir de François Bayrou, comme un élément du pluralisme de la société française. L'organisation interne du mouvement politique qui la porte lui est tout à fait secondaire, puisqu'il n'est pas concerné par son fonctionnement, sauf à souhaiter son efficacité. Cet adhérent s'exprime par sa seule adhésion et n'a pas d'autre ambition.

Votre engagement, lui, soutient une certaine idée, la même en apparence, à la fois comme un élément du pluralisme français et comme un élément d'un pluralisme interne obligatoire. Vous pensez, à tort ou à raison, que l'expression de ce pluralisme interne produira la seule idée légitime que nous aurons alors tous à défendre au sein du pluralisme français.

Ces deux types d'engagement s'appuient en fait tous deux sur un principe de démocratie représentative, mais inverses.

Pour vous, le MoDem, par l'expression souveraine de ses adhérents, produit l'idée qui les représente le mieux, en tout cas majoritairement. L'idée représente l'adhérent.

Pour l'adhérent simple, le MoDem, c'est une idée qui préexiste, celle d'un projet de société, de contrat social, qui est celle défendue et incarnée par François Bayrou. Cet adhérent ne demande pas de souveraineté quant à l'idée puisqu'elle existe déjà et que c'est précisément la raison de son adhésion. Il ne cherche pas à exprimer son idée mais à exprimer librement l'idée existante. L'adhérent représente l'idée.

Ces deux types d'engagement sont-ils complémentaires ? J’ai du mal à le croire.

Les deux se craignent, se redoutent même : le premier craint de ne pouvoir exprimer son idée ; le second craint qu'on puisse changer l'idée.

C'est, je crois résumé, tout le "malentendu démocrate".

C... : « J'attend maintenant sans hate ce congrès (la montagne) qui va accoucher d'une souris. Oui je suis un oiseau de mauvaise augure, oui je ne vois pas des lendemains qui chantent. »

Il y a nécessité à disposer d'un document de base pour pouvoir l'amender, non ? Des statuts, qui sont avant tout un document technique car juridique, ne vont pas sortir spontanément d'une réunion de plusieurs milliers de personnes !

Quant à la "montagne qui va accoucher d'une souris", je comprends votre souci, mais attention : c'est vous qui vous en faites une montagne, C.... Les statuts que nous adopterons ne seront pas "les tables de la loi gravées dans le marbre", l'ultime forme de perfection technique, de maturité démocratique et d'expérience humaine faite texte. Ils évolueront dans le temps. Ce qu'il faut prioritairement, c'est une organisation qui nous légitime tous, d'où que nous venions, ce que vous réclamez par ailleurs. Ne tombons pas dans le syndrome du 29 mai 2005 !

François Bayrou lui-même a parlé d'une "ambition progressive" : Ce n'est donc pas la "montagne qui accouche d'une souris", c'est "le désordre qui accouche de quelque chose".

Restons confiants, réalistes, réfléchis et responsables et le Mouvement Démocrate sera un grand mouvement, citoyen et populaire, porteur d'un vrai projet pour les français et au delà.

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Merci de m’avoir lu jusqu’ici. Je n’avais pas l’ambition de vous convaincre, juste celle de vous fournir des éléments de réflexion pour les heures qui s’approchent.

Bons votes.

12/11/2007

Scrutins

d048ad60cd86b0624d1b400d5e5e8078.gifVous voulez diviser une assemblée ? Organisez un scrutin.

Contrairement à une idée reçue prégnante, un scrutin n’incarne en rien l’aboutissement du processus démocratique : il n’en est que la limite.

Il marque l’échec de la démocratie en ce sens qu’il procède de l’incapacité d’individus égaux en droits à se gouverner eux-mêmes, à s’entendre entre eux, à dégager un consensus satisfaisant.

Alors, il est fait appel, pour les départager, à une autorité « supérieure » qui n’est ni la justice, ni le bien, ni la vérité, mais le nombre. La justice du nombre, le bien du vainqueur, la vérité majoritaire. En ceci, le scrutin ne règle qu'un problème de contingence attaché au processus de prise de décision, c’est-à-dire l’urgence, à l’exclusion de tous les autres. Ceux qui n’étaient pas d’accord avant ne le sont pas davantage après.

D’un point de vue démocrate, un scrutin ne constitue rien d’autre qu’un aveu d’échec. En faire le principal, voire l'unique moteur d’une démocratie interne au Mouvement Démocrate, c’est non seulement de peu d’ambition, mais c’est malheureusement se tromper d’ambition.

10/11/2007

Statuts de la Liberté

9e4a5346b4b35e091297205a8abd8384.jpgOn peut discuter de ce qui est présenté par beaucoup comme une « parodie » de statuts, et je dirais que oui, ils sont très incomplets et améliorables, mais je dirais aussi que les lectures qui en sont faites sont assez parodiques aussi.

  • Bien sûr on peut discuter de l'opportunité de récupérer le financement public de l’UDF.
  • Bien sûr on peut contester l'adhésion automatique des UDF et CAP21 au MoDem
  • Bien sûr on peut contester l'aumône provisoire de 20% des instances électives du MoDem à l'UDF et 5% à CAP21.

Mais enfin on passe à coté de choses essentielles, en tout cas à mon avis bien plus essentielles et notamment l'article 2. Personne n’a l’air d’en mesurer l'enjeu fondamental, c’est pourtant le terme ! Tout le monde a l'air de considérer l'article 25 comme le pendant de l'article 1, mais pas du tout. Ou de façon plutôt marginale au regard de l'article 2 :

« Le Mouvement Démocrate est un mouvement politique unitaire, conformément à l'article 4 de la constitution. L'action politique des membres fondateurs (UDF, CAP21 et adhérents directs au 2/12, NDLR) s'inscrit dans la cadre du Mouvement Démocrate. Ils respectent ses choix politiques et ses décisions statutaires. »

L’action politique de l’UDF est donc subordonnée aux choix politiques du Mouvement Démocrate. Encore mieux « déléguée » aux instances du Mouvement Démocrate, pour reprendre les termes exacts de la motion unique qui sera présentée vendredi 30 au Congrès de l’UDF. En clair, les compétences du Conseil National de l'UDF sont transférées à la Conférence Nationale du Mouvement Démocrate.

Le Mouvement Démocrate sera donc bien « un mouvement politique unitaire, conformément à l’art.4 de la Constitution »

L'article 2 sonne la mort politique pure et simple de l'UDF et de CAP21. Ils n'ont aucune autonomie politique. Je dis une mort, mais c'est une intégration dans une renaissance. Les cadavres sont au Nouveau Centre. Je ne vois pas où est le supposé hold-up de l'UDF sur le Mouvement Démocrate ?

Ce qui éclaire ma réponse à Frédéric sur un autre fil : leur seule limitation en droit, dite transitoire, que l'on peut considérer comme telle ou comme privilège, est d'ordre représentatif : ils ne peuvent constituer plus, ni moins, des 8/40e pour l'UDF et des 2/40e pour Cap21, des différentes instances du Mouvement. C'est, à mon sens, une limite et un privilège, car 20% et 5%, ça ne permet aucun contrôle effectif sur le Mouvement, ni minorité de blocage, mais en même temps, c'est garanti. On comprend, si l'on est impartial, que le souci n'est pas de l'ordre du pouvoir, mais de la représentation.

C'est pourquoi, il n'est question, de mon point de vue, que d'une aumône. Ceci dit, je conçois que l'on puisse en faire une affaire de principe, mais à condition que l'enjeu soit bien compris.

Ce qui j'espère est un peu mieux le cas.